Le 81e Congrès du Parti socialiste (PS) se tiendra à Nancy du 13 au 15 juin 2025. L’objectif principal est d’entériner le vote des militants pour le poste de Premier secrétaire national. Un premier scrutin se déroule à cet effet ce mardi 27 mai sur les textes d’orientation – autrefois nommés motions – de 50 000 signes maximum, nécessitant 30 parrainages. Un second vote, décisif, se tient le 5 juin pour élire le nouveau patron des socialistes (parmi les deux premiers signataires des textes d’orientation arrivés en tête).
Ce poste est particulièrement convoité dans l’optique de l’élection présidentielle dans deux ans. Le député Olivier Faure, candidat à sa réélection, est menacé par le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, d’une part, et, d’autre part, par le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Boris Vallaud.
Faure : régulation… et prévention
L’actuel Premier secrétaire du PS depuis 2018 Olivier Faure, présente un texte d’orientation (A) « Le cœur de la gauche », dans lequel le deuxième chapitre, « une alternative radicale » mentionne la santé et la nécessaire refonte des services publics de soins et de santé, dans un état « catastrophique », peut-on lire. Le député de Seine-et-Marne, qui fut un des architectes de la Nupes puis membre du Nouveau Front populaire, martèle que la dépense sociale est d’abord un « investissement » et que miser sur la prévention en santé permet d’économiser par rapport au modèle hexagonal trop curatif. « Nos hôpitaux, nos Ehpad et nos crèches doivent échapper à la logique du profit », appuie-t-il. L’actuel patron des socialistes précise dans son texte d’orientation qu’il soutient la régulation de l’installation des médecins libéraux portée par son collègue PS Guillaume Garot dans sa loi sur l’accès aux soins, adoptée le 7 mai à l’Assemblée nationale. Et sur le volet santé mentale, celui qui entend réunir la gauche « de Ruffin à Glucksmann » entend « briser les tabous » et permettre une prise en charge « complète ».
Boris Vallaud : avocat de la « grande Sécu »
Peu disert sur la santé à ce stade, Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, entend déjouer les pronostics avec un texte d’orientation (B) qui se veut rassembleur intitulé « Unir, Les Socialistes – la Gauche – la France ».
Ce texte comporte en particulier un sous-chapitre intitulé « services publics, retour de l’universel et égalité réelle ». Il y défend une assurance-maladie obligatoire (AMO) « à 100 % avec l’intégration de la protection complémentaire dans l’Assurance-maladie », soit le retour du concept de « grande Sécu ». Son principe consisterait à garantir la prise en charge à 100 % tous les soins essentiels par une Assurance-maladie obligatoire élargie à une partie des soins aujourd’hui remboursés par les complémentaires (les mutuelles se positionnant sur des soins supplémentaires qui ne sont pas susceptibles de creuser les inégalités). Côté accès aux soins, conformément au vote majoritaire de la gauche sur les déserts médicaux, le député des Landes affirme lui aussi soutenir la clivante PPL Garot.
Nicolas Mayer-Rossignol : nouvelles protections universelles
Le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, qui avait été battu d’une courte tête au précédent congrès de Marseille, présente un texte d’orientation (C) plus ambitieux sur la santé. Nommé « Changer pour gagner », il propose un volet sur les services publics, « fers de lance de la lutte contre toutes les formes de vulnérabilités », qui entend garantir le droit universel à la santé.
Dans ce cadre, l’hôpital public « doit être le pivot du système de soins », avec des salaires et des conditions de travail attractifs pour éviter la fuite des soignants vers le privé et l’intérim. L’édile explique vouloir « retrouver l’universel accès aux protections sociales » : le droit à la santé, donc, grâce à « l’éradication des déserts médicaux » mais aussi la refonte du financement de la protection sociale afin d’assurer le maintien en bonne santé, la revalorisation des métiers du soin et la prévention. Le Normand se dit lui aussi partisan de « renouer avec l’idée de grande Sécu » – avec une complémentaire obligatoire adossée au régime général, tout en renforçant les missions de prévention des organismes mutualistes. De nouvelles protections universelles – « santé environnementale, perte d’autonomie, statut des aidants » – devront être promues pour faire face aux nouveaux défis du XXIe siècle.
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