Remettre « le médecin au centre du village ». Lors de la présentation de son projet, le Pr Stéphane Oustric, élu président de l’Ordre à l’été 2025, alertait déjà : « Ce qu’on fait vivre aujourd’hui aux médecins est inconcevable ». Force est de constater que les discussions autour du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 n’apaisent pas la situation. La médecine est attaquée de toutes parts à coups de mesures gouvernementales et d’amendements des oppositions. Ce texte « questionne la place même du médecin dans la société », estimait ainsi le Cnom fin octobre.
Et sur le terrain l’inquiétude grandit. Alors que les spécialistes de plateaux techniques préparent leur « exil symbolique » à Bruxelles début janvier, des initiatives se font jour à travers la France. Ainsi, l’Association régionale des médecins vasculaires de l’ouest parisien (ARMV OP) a organisé une soirée de débats dédiée à la défense de notre système de santé, sur le point de « s’effondrer ». Dans les Alpes-Maritimes, un collectif d’environ 500 médecins exerçant dans des cliniques privées appelle à cesser de travailler le 3 décembre. Ils entendent « montrer (leur) mécontentement face à l’attaque inédite que subissent les médecins dans le texte budgétaire pour 2026 ».
Les multiples alertes des professionnels de santé seront-elles entendues ?
L’arrivée du PLFSS au Sénat inversera-t-elle la tendance ? En début de semaine, les rapporteurs du texte au Palais du Luxembourg ont vivement critiqué la version leur étant parvenue. « Nous ne pouvons pas continuer à défendre le système de santé contre ceux qui l’incarnent et soignent : c’est juste insupportable ! », a dénoncé la pharmacienne et rapporteuse de la branche maladie Corinne Imbert (apparentée LR). L’ensemble des sénateurs doit examiner ce PLFSS et ses quelque 1 400 amendements, avant un vote prévu le 26 novembre.
Les multiples alertes des professionnels de santé seront-elles entendues ? L’Assemblée, qui a le dernier mot sur le texte budgétaire, prendra-t-elle en compte la vision des sénateurs ? « Ce n’est qu’en soutenant les professionnels de santé, en renforçant les conditions d’exercice et en revalorisant leur rôle central dans le système de soins qu’il sera possible de lutter efficacement contre les déserts médicaux », martèle le Collège de la médecine générale. Contre les déserts médicaux et pour l’amélioration de l’accès aux soins, les médecins ne sont pas le problème, mais pourraient être, avec l’ensemble des professionnels de santé, une partie de la solution !
Le fondement de notre démocratie est avant tout le respect de tous par tous
Caveat emptor*
Bien communiquer la science pour éclairer la décision
Débat
Est-il pertinent de limiter la durée des arrêts de travail à un mois ?