Un ancien infirmier a été condamné mercredi 20 janvier à trois ans de prison dont deux avec sursis pour homicide involontaire, après le décès d'un patient en 2011 à la suite d'une opération à la polyclinique du Bois à Lille, tandis que le directeur de l'époque a été relaxé.
Le tribunal correctionnel de Lille a estimé que l'infirmier, aujourd'hui âgé de 47 ans, avait commis une faute simple, en injectant, après un pontage coronarien, du plasma coagulé – décongelé au bain-marie, il aurait trop chauffé – qui a entraîné une embolie puis un arrêt cardiaque. Il devra effectuer une année de détention à domicile sous surveillance électronique, et a interdiction d'exercer le métier d'infirmier pendant cinq ans.
Matériel obsolète
La famille de la victime déplore que l'infirmier « prenne l'intégralité des charges » et que le directeur de l'établissement soit relaxé. Selon la famille, l'hôpital aurait dû « prendre ses responsabilités », or il y avait un « manque d'effectifs et du matériel obsolète ».
Les proches de la victime avaient appris fortuitement, quelques mois après le décès du patient, qu'un audit de l'agence régionale de santé était en cours, et découvert le lien avec le décès de leur père avant de porter plainte.
L'avocate de l'infirmier estime, elle, que son client « paie pour la légèreté de la clinique ». « On veut un responsable, je peux le comprendre pour la famille, mais on condamne sur la base de déclarations contestées par mon client et par d'autres membres de l'équipe médicale ce jour-là, a-t-elle ajouté. Il n'y a pas eu d'autopsie, et le lien de causalité n'est pas établi de manière certaine. »
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