L’influence de l’âge sur le pronostic est variable selon les cancers. Pour la plupart une accélération de la dégradation du pronostic est observée entre 60 et 70 ans, et au-delà de 70 ans, le risque de décès augmente nettement.
Ce mauvais pronostic des cancers chez les sujets âgés est pour l’essentiel lié à une forte mortalité précoce, dans l’année qui suit le diagnostic. Dans un récent rapport dédié à l’oncogériatrie*, L’INCa pointe plusieurs raisons pouvant expliquer cette forte mortalité précoce parmi lesquelles, un mauvais état général rendant les sujets âgés plus vulnérables, la présence de comorbidités, mais aussi une prise en charge de moins bonne qualité et un diagnostic souvent trop tardif hypothéquant d’autant les chances de guérison du patient.
Diagnostic tardif
« Longtemps considéré comme une fatalité chez la personne âgée, le cancer n’a pas fait l’objet de dépistage ni même de diagnostic individuel précoce (dans cette population). Même en présence de signes cliniques, le diagnostic est souvent retardé » souligne l’institut. Plusieurs éléments semblent intervenir dans ce retard au diagnostic. L’âge serait en lui-même un facteur de risque. D’autres critères socioculturels interfèrent comme l’irrégularité du suivi médical, le défaut d’information et d’éducation du patient et son environnement social, les croyances personnelles des médecins ou leur manque de formation, ou encore le refus du patient et/ou de la famille de poursuivre les investigations ou d’être hospitalisé… Le manque d’adhésion des médecins et la mauvaise compliance des patients au dépistage des cancers après 70 ans joue également. Enfin le diagnostic peut être posé avec retard pour des raisons médicales, comme devant une symptomatologie atypique ou absente, ou dans un contexte de comorbidités importantes limitant l’espérance de vie du patient ou ses possibilités de prise en charge (état fonctionnel, cognitif ou psychologique du patient altéré, dépendance).
Perte de chance
Lorsque le diagnostic est posé, l’évaluation initiale de la tumeur (histologie précise, bilan d’extension, détermination du stade, marqueurs pronostiques) tend à être moins approfondie chez le sujet âgé. Les personnes de plus de 70 ans se distinguent ainsi de leurs cadets par un pourcentage de cancers de stade indéterminé plus élevé et par une proportion plus importante de patients restant sans confirmation histologique ou cytologique de leur cancer. Avec à la clef, plus de difficultés à optimiser le traitement et une perte de chance pour le patient.
Autant de points sur lesquels l’Inca invite à progresser…
Article précédent
Survie ou « guérison» ?
Article suivant
Haro sur les cellules dormantes
« On est à 60 % en taux de survie»
Des cancers curables, mais à quel prix ?
Survie ou « guérison» ?
Un fatalisme délétère
Haro sur les cellules dormantes
Un partenariat avec les généralistes
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature