L’audit en ligne est anonyme, alors nous avons conservé l’anonymat du "Docteur F". Cette médecin généraliste installée dans la banlieue ouest de Paris qui pilote une patientèle conséquente, n’en est pas à sa première démarche de formation et d’évaluation. Elle a testé l’audit que proposent sur un site web sécurisé les Drs Brami et Amalberti en complément de leur ouvrage. « C’est incroyable de se voir pratiquant la médecine ! », résume cette généraliste d’une soixantaine d’années. « Nous sommes sans cesse le nez dans le guidon et notre hantise est celle du retard diagnostic ou de l’erreur. Et nous résumons la sécurité du patient à ces deux notions. Nous remettons sans cesse en questions nos compétences de connaissances, mais jamais nos compétences de fonctionnement ! » Au travers de 110 questions, ce sont onze dimensions critiques qui sont étudiées, de la conduite de la consultation, aux relations avec les confrères, des problèmes de conformité d'accès ou d'hygiène, à la gestion du temps et des urgences. Au final, un bilan personnalisé est proposé avec des pistes d’amélioration.
« Assez chronophage, mais indispensable »
Pour le Dr F., le remplissage du questionnaire a duré une bonne heure : « C’est assez chronophage, mais c’est indispensable si on répond honnêtement, sans auto-censure, ni complaisance. J’ai aussi hésité longtemps avant de cocher les réponses, car bon nombre de choix proposés ne correspondaient pas exactement à ma pratique. Or il faut forcément répondre pour avancer dans le test. »
Cette praticienne, présidente d’une association de FMC agréée depuis des années et participant à des groupes de pairs s’étonne de l’analyse finale de l’audit : « Je ne vérifie pas assez les dates de péremption des médicaments de ma sacoche ; je n’ai pas de protocole d’urgence écrit et immédiatement disponible – moi qui pourtant passe mes soirées en réunions de formation ! - ; je n’ai pas de reminders de suivi des examens complémentaires ; je ne me suis pas assurée de la couverture vaccinale de la personne qui s’occupe du ménage à mon cabinet ; je n’ai aucune certitude sur les compétences médicales du secrétariat téléphonique à qui je confie la gestion des appels au cabinet : recommande-t-il bien à un patient qui cherche à me contacter pour une douleur thoracique de faire le 15 ? Je ne le sais pas et je suis pourtant responsable. » Rendez-vous dans 6 mois pour le Dr F. : cette omnipraticienne est invitée à refaire alors l’audit pour vérifier l’amélioration de ses pratiques.
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