À 29 ans, Yannick Ruelle vient de rejoindre les Deux-Sèvres. Et une fois qu’il aura soutenu sa thèse, le jeune généraliste songe fermement à s’installer, de préférence en partenariat. C’est d’ailleurs cette volonté d’association qui l’a conduit à quitter le Limousin où il a effectué des remplacements pendant environ un an et demi, notamment en zones déficitaires. « Le remplacement peut en effet être une réponse à la pénurie de médecins, mais je pense qu’il faudrait aussi corollairement créer des conditions plus attractives pour les médecins remplaçants ». En premier lieu, la question du logement. « Parce que, les futurs généralistes vivent dans la ville universitaire où ils ont fait leurs études ». Et il est vrai qu’effectuer un remplacement à une centaine de kilomètres aller-retour de l’endroit où l’on habite est plutôt difficile au quotidien. « Surtout lorsque le généraliste qu’on remplace a fait une grosse semaine juste avant de partir en vacances, et que du coup, nous n’avons pas beaucoup de patients, durant les dix jours où nous sommes à son cabinet ». Question permanence des soins, en revanche, même si nous ne les effectuons pas en notre nom propre, il y peut y avoir davantage de travail ». Yannick Ruelle se souvient ainsi avoir effectué en un an un tiers des tours de gardes de nuit de son secteur qui comptait à l’époque sept médecins.
D’ailleurs, plutôt que des aides à l’installation, - « dont nous n’avons pas forcément besoin, moi ce que je recherche, c’est une aide logistique, pas financière - le jeune homme verrait d’un meilleur œil le développement d’avantages pour les jeunes remplaçants : diminution du montant de la rétrocession d’honoraires, défraiements kilométriques ou encore logement d’accueil lorsque l’on va exercer dans des zones isolées. À ces conditions, oui, le remplacement pourrait être une « piste sérieuse, parmi d’autres » pour les zones en sous-densité médicale ».
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