Mortagne-au-Perche. Département : Orne. Nombre de secteurs de garde : six. Statut démographique : zone d’intervention prioritaire.
Réponse de la population médicale : les pôles de santé libéraux. « Cela prend du temps de mobiliser l’ensemble des acteurs, de l’Urml au conseil de l’ordre en passant par l’union des remplaçants et les collectivités publiques, énonce d’emblée le Dr Jean-Michel Gal, mais cela commence à porter ses fruits ». Logique face à un constat démographique sans appel. En effet, 68 % des 208 médecins généralistes de cette partie de la Basse-Normandie vont prendre leur retraite dans les huit ans qui viennent. Il a donc fallu s’adapter, et surtout changer les mentalités. « Nous avons réussi à faire passer le message, en proposant la constitution d’un pôle central sanitaire pluridisciplinaire, en gros la création d’une maison de santé pour environ 15 000 habitants, accessibles pour chacun en maximum quinze minutes. Et la constitution de satellites, qui répondent à la nécessité de la continuité des soins. A savoir, des confrères qui se déplacent dans des cabinets secondaires, une ou deux fois par semaine ». Avec des résultats déjà perceptibles, notamment en matière de permanence des soins. En 2001, l’ancien président du conseil de l’Ordre de l’Orne planche sur une réduction du nombre de secteurs, à l’issue de laquelle, ces derniers passent de 21 à 15. C’est encore trop. Il y retravaille, dans le cadre de la resectorisation demandée par Roselyne Bachelot et des missions régionales de santé.
Homogénéité
A l’arrivée, le département ne comptera plus que six secteurs, centrés autour d’un hôpital de référence et rayonnant sur un bassin de population et de professionnels de santé homogènes : environ 50 000 habitants et une trentaine de médecins et de paramédicaux. Les points gardes, le plus souvent situés dans les locaux de l’hôpital de référence sont nés. Et avec eux, la mise en place de la régulation territorialisée qui révolutionne la PDS classique. Dans l’Orne, cette dernière a lieu de 20H à 8H. Le médecin effecteur, (hors point garde donc) reste chez lui, son ordinateur branché, en contact avec le régulateur qui est ainsi à même de lui communiquer, via internet, la nature de l’urgence, le motif de l’appel, et les conseils téléphoniques éventuellement déjà prodigués (et consignés). Une organisation qui a fait ses preuves. Statistiquement, les services du pôle de santé ont évalué à 1,6 le nombre de consultations pour tout le département. Et les généralistes de l’Orne n’effectuent pas plus de deux gardes dans l’année…
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