Un « métier complet et en plein changement » pour l’une , une opportunité pour les médecins qui souhaitent changer de vie pour l’autre. Côté recruteurs, les arguments de vente de la spécialité ne manquent pas.
Christine Lignier de Experis Executive (groupe Manpower) : « D’incontournables médiateurs »
« Nous sommes le cabinet de chasse spécialisé dans l’approche directe des profils de haut niveau et chaque année, nous recherchons une quinzaine de médecins du travail au profil très particulier. Ce métier est complet et en plein changement, contrairement à l’image qu’il véhicule. Prendre en considération l’individu dans son milieu professionnel, avec l’approche psychosomatique, est devenu un vrai challenge. Nous croisons beaucoup de médecins généralistes ou de médecins issus de l’industrie séduits par le monde de l’entreprise qui offre une vision globale des gens et de leurs difficultés. Observer les gens dans leur univers quotidien impose des qualités d’écoute et d’observation hors pair. Aujourd’hui, les dirigeants d’entreprises ont besoin de s’appuyer sur les médecins du travail en leur accordant une place toute particulière. Ce médecin est un salarié indépendant et protégé qui ne doit pas être influencé ni par la direction ni par les salariés. Il doit rester maître de ses décisions et c’est pourquoi ces médecins spécialistes doivent aussi être formés au droit du travail. C’est la clé de ce métier qui repose sur une neutralité bienveillante au cœur de l’entreprise. On lui demande d’avoir une bonne intelligence des situations pour que chaque salarié trouve sa place dans l’entreprise malgré des déficiences ou des handicaps qui imposent des aménagements de poste. Cette notion de dialogue social est capitale et aujourd’hui le médecin du travail est devenu un incontournable médiateur qui doit rester constructif pour régler la situation des salariés. »
Valérie Lebeaupin Directrice de RH santé, Groupe Adecco médical : « Les entreprises recherchent des médecins dans des dynamiques projets »
« Depuis 2002, l’intérim n’est plus autorisé pour ces professionnels très recherchés et nous bénéficions de cette expertise dans le recrutement des médecins du travail. Depuis que j’ai repris ce cabinet il y a trois ans, les choses ont considérablement évolué. Les médecins du travail ont 60 ans en moyenne et 40 % d’entre eux partent à la retraite. Dans ces conditions, les opportunités se multiplient. Nous développons considérablement l’activité de recrutement vers les services interentreprises et nous continuons à chasser dans ces services. Nous allons y chercher des médecins pour les services autonomes des grands groupes, mais nous voyons arriver des candidats avec de nouveaux profils. Cette année, deux chirurgiens se sont par exemple présentés pour se reconvertir et se former à la médecine du travail. En recherchant une meilleure articulation avec la vie de famille, après avoir vu trop de maladies et de décès, trop de situations délicates, ces médecins se tournent vers cette nouvelle spécialité à laquelle ils souhaitent être formés. Il faut reconnaître que la flambée des salaires explique aussi cet engouement puisque le salaire annuel peut aujourd’hui atteindre 110KE. Mais, je vois un autre intérêt. Ce métier est en pleine évolution, et beaucoup de médecins inspirent à changer de vie, d’activité, de région et pourquoi pas de métier. Des changements extrêmement motivants où la dynamique de projet autour de la prévention l’emporte. À moyen long terme, les médecins du travail ne géreront peut-être plus les aptitudes, ce qui va leur permettre de réinventer ce métier. Leurs missions vont naturellement évoluer. »
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