Le Généraliste : Quel regard portez-vous sur les résultats de ces élections ?
Pr Patrick Hassenteufel : Le fait que le SML ait autant progressé et qu’Union Généraliste n’ait pas vraiment percé sont les deux éléments qui m’ont le plus surpris. Mais l’absence d’évolution importante entre les deux gros syndicats, la Csmf et MG-France, qui continuent de dominer, me surprend moins dans la mesure où la logique presque traditionnelle de vote sanction à l’encontre du syndicat signataire de la convention, a, cette fois, été brouillée. La Csmf en dénonce vivement la paralysie depuis de nombreux mois, réclamant le respect de l’accord sur le C à 23. De plus la centrale a aussi réussi à faire de ce scrutin un vote contre la loi HPST, apparaissant ainsi comme un syndicat s’opposant au gouvernement, bien que signataire de la convention. Quant à MG-France, son positionnement plus conflictuel vis-à-vis des pouvoirs publics depuis l’élection de son nouveau président délivre lui aussi un message de contestation envers les électeurs.
Comment expliquer le très bon score du SML ?
Electoralement, pour la première fois, les deux « gros » syndicats ne bougent presque pas. Dans ce contexte, le positionnement spécifique du SML en direction des femmes et des jeunes médecins qu’on ne retrouve ni à la Csmf, ni à Union généraliste par exemple, a pu avoir un effet. Et je pense que l’image du SML, moins associée à la convention que la Csmf, a du jouer aussi un rôle important dans leur succès.
Peut-on parler de rendez-vous manqué pour Union Généraliste ?
En tout cas, on parler d’un échec relatif, même si leur score leur accorde la représentativité. L’union entre Espace Généraliste et la FMF-G a peut être un peu brouillée l’image de la FMF auprès de ses électeurs. D’autre part, la réorientation de MG-France vers un positionnement plus conflictuel face aux pouvoirs publics a aussi peut-être ramené une partie des électeurs d’Espace Généraliste vers MG-France. Mais en dernière analyse, j’ai été étonné par le faible taux de participation à ces élections. De ce point de vue, pour l’ensemble des syndicats, c’est un résultat décevant.
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Patrick Hassenteufel, Professeur de science politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines.
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