Qui a dit que les jeunes ne s’installaient plus ? A Neufchâtel-en-Bray, petite ville de 7 000 habitants plantée en Haute-Normandie, ce ne sont pas moins de sept médecins généralistes de moins de trente-cinq ans sur les onze que compte le cabinet de groupe qui y ont vissé leur plaque. « Enfin, cinq pour être précis, les autres ont le statut de remplaçants, mais ils sont réguliers », explique le Dr Matthieu Schuers. Le jeune homme de trente-neuf ans vient de rejoindre l’équipe où il effectue la part « soin » de son clinicat universitaire de médecine générale. « Malgré le fait que nous soyons en milieu rural profond, je crois que nous avons le taux d’installation le plus élevé de la région », estime-t-il. Le secret de cet engouement ? L’organisation du dispositif. Le mode de rémunération tout d’abord.
Le cabinet fonctionne sur le mode d’une SELARL ou Société d’exercice libéral à responsabilité limitée. En clair, les médecins versent leur honoraires sur le compte de la société avec à l’arrivée, un système de fiscalité beaucoup plus simple. Ils n’ont pas à s’occuper des cotisations Carmf, Urssaf, ni de la taxe professionnelle qui sont directement gérées par le comptable, tandis que le planning de leurs activités est tenu par l’une des six secrétaires du cabinet.
Quant au rythme de travail hebdomadaire de chacun des praticiens, il varie de l’un à l’autre. « Certains travaillent à mi-temps car ils ont d’autres activités à l’hôpital, d’autres prennent un jour de congé par semaine. La souplesse de ce système est rendue possible par le fait que nous sommes tous en réseau et que l’on se partage les dossiers médicaux qui sont informatisés », poursuit le Dr Schuers.
Côté permanence des soins, le contrat est également rempli, chacun assumant ses tours de garde, selon un partenariat conclut avec l’hôpital de Neufchâtel. La régulation joue à plein. Concrètement, cela représente pour chaque généraliste une garde tous les quinze jours, mais sur toute la nuit. De l’avis du Dr Schuers, le système fait la satisfaction de tous. Des généralistes qui y travaillent bien sûr : « J’habite pour ma part à Caen, à trente minutes du cabinet, les autres sont soit à Neufchâtel même, soit dans un village environnant. La vie de famille y est plutôt agréable », relève ainsi Matthieu Schuers. Mais surtout, des quelque 20 000 patients que recense le cabinet de groupe, dont le succès ne se dément pas. A telle enseigne que ledit cabinet est en train d’évoluer en maison de santé et inclura quatre infirmières, un médecin du travail, un psychologue, une diététicienne et des vacations de spécialistes. La transformation est prévue pour être opérationnelle à l’horizon 2010.
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Virginie Muller
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