Ain

La confraternité pour seul contrat

Publié le 10/11/2010
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Dans l’Ehpad de Champagne-en Valromey, dans l’Ain, sept médecins traitants, dont un coordonnateur, travaillent en bonne entente.

Est-ce dû la beauté calme du Valromey, au sud du Jura, ou à une organisation au cordeau ? Toujours est-il que les six médecins qui interviennent à l’Ehpad Fondation Costaz, à Champagne-en Valromey, collaborent, disent-ils, « en harmonie ». L’établissement compte 131 résidents une majorité de patients souffrant de pathologies psychiques. « C’est une charge très lourde pour mon tiers-temps salarié, mais passionnante, commente le Dr Georges Gerin, installé depuis 35 ans à Virieu-le-Grand et qui prépare, à 63 ans, un diplôme de coordonnateur tout en occupant ce poste depuis février dernier. Avec mes confrères libéraux, on se voit régulièrement et on se connaît bien. Si je dois, certes, vérifier que les dossiers médicaux sont à jour, je n’ai, en tous les cas, aucun droit de regard sur leur prescription. »

Médecin traitant de l’établissement, le Dr Philippe Marissal, président du Syndicat national des généralistes et gériatres intervenant en Ehpad (SNGIE), médecin traitant de l’établissement, installé à Artemare est, lui, l’ancien médecin coordonnateur. « En 1987, comme mon cabinet était à Champagne, je travaillais beaucoup ici, où j’étais responsable d’un service de cure de 21 personnes. Lors de sa transformation en Ehpad, en 2002, je suis naturellement devenu médecin coordonnateur, cette fois pour 131 patients. C’était logique. » Logique, naturel, comme la collaboration entre le coordonnateur et ses confrères libéraux, habitués, dans ce milieu rural, à se serrer les coudes pour organiser la permanence de soins.

Le seul hic, en 2007, fut une divergence de vue entre un nouveau directeur et le coordonnateur, qui abandonne sa charge, mais pas ses patients âgés. Pendant deux ans, la coordination de l’Ehpad est assurée par un médecin extérieur, « en free lance, très peu en lien avec nous », note Philippe Marrissal, Puis, après une vacance de six mois, le poste est repris par Georges Gerin.

Celui-ci « découvre » sa fonction, mais se rallie aux arguments de son confrère, responsable syndical actuellement en négociation, qui se méfie de la notion de « contrat » et défend les compétences de généralistes formés pour assurer la coordination en Ehpad. Pour le Dr Gerin, « il est essentiel que les résidants aient la liberté de choix. D’autant que c’est leur médecin qui les maintient en contact avec le village et la vie en dehors de l’Ehpad. C’est capital pour le moral et la santé du patient. »


Source : lequotidiendumedecin.fr