«Ce type de contrat est très novateur en France, mais il est déjà entré dans les mœurs dans des pays qui nous entourent, comme la Grande-Bretagne ou, en Espagne, la région de Catalogne.
Cela fait trois ans que nous travaillons sur ce projet. La réforme de 2004 avait institué le médecin traitant. Le CAPI est une étape supplémentaire qui permettra de véritablement travailler « en population ». S’interroger sur ses prescriptions, convaincre ses patients de la nécessité des dépistages, coordonner le suivi des pathologies chroniques, tout cela prend du temps. Ainsi, le CAPI permettra de rémunérer cette partie du travail du médecin traitant sous la forme d’une capitation qui vient s’ajouter aux paiements à l’acte et au forfait.
Il faut préciser que le médecin garde de grandes marges de manœuvres dans ses prescriptions. Prenons l’exemple des IEC : les études scientifiques montrent qu’ils sont mal tolérés dans 8 % des cas. Or nous avons fixé comme objectif la limitation à 35 % de la part de prescriptions de sartans. Enfin, pour calculer le montant de la rémunération liée aux résultats, nous avons assoupli la règle par rapport à ce qui était prévu au départ : on fait désormais une moyenne générale par champ. De plus, suite aux observations de certains syndicats de médecins, le calcul permet à la fois de tenir compte des progrès réalisés et du niveau de départ. En effet, il fallait impérativement prendre en compte les efforts déjà réalisés par les médecins qui sont très proches des objectifs. Pour ceux-ci, le CAPI s’apparente, certes, à un effet d’aubaine. Mais nous l’assumons. Tous les généralistes qui le souhaitent pourront signer un CAPI dans les prochaines semaines. Mais les Cpam s’adresseront prioritairement à 20 000 praticiens, notamment ceux qui se sont installés dans les dernières années ou qui se sont inscrits dans une démarche d’évolution de leurs pratiques depuis le début de la convention. L’objectif, en année pleine, est de convaincre 5 000 médecins généralistes. »
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