Nutrition du nouveau-né

En fonction du fond génétique

Publié le 05/02/2010
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Faut-il supplémenter le lait des nouveaux-nés en acides gras et en protéines ?

Crédit photo : IAN HOOTON/SPL/PHANIE

« Ce n’est pas certain, répond le Pr Christophe Dupont. Les acides gras poly-insaturés à longue chaîne de la série N-3 diminuent le risque d’HTA dans l’absolu, mais on ignore si on peut programmer cette diminution de risque à long terme. Un apport important d’acides gras poly-insaturés à longue chaîne et de protéines à un enfant lui permet un bon développement neuronal, mais parallèlement et en particulier durant la première année, est la cause d’une prise de poids qui pourrait peser sur le risque cardio-vasculaire. Dans l’avenir, on sera amené vraisemblablement à moduler les conseils nutritionnels selon le fond génétique du nouveau-né ».

Les bénéfices de l’allaitement au sein

Plus démontrés sont les bénéfices de l’allaitement au sein : développement neuro-cognitif, diminution du risque de diabète, de maladies inflammatoires du tube digestif et de maladies auto-immunes, risque de maladie coeliaque divisé par 2 si le gluten est introduit alors que l’enfant est encore nourri au sein, ce qui pourrait amener de futures recommandations à conseiller une fusion entre allaitement et introduction du gluten. En outre, la protection contre les infections et le risque allergique par le lait de mère n’est plus discutée,

Dans les laits maternisés, la protection contre les infections et les manifestations respiratoires par les probiotiques-prébiotiques est bien démontrée de même que l’efficacité des formules hypoallergéniques contre les dermatites atopiques.

L’allaitement au sein prolongé diminue le risque relatif d’obésité (0,78) du fait de son faible apport en protéine. Ce qui incite aujourd’hui à formuler des laits artificiels moins riches en protéines qu’auparavant. D’un point de vue qualitatif, l’hydrolysat de caséine donne une meilleure prévention de la dermatite atopique que l’hydrolysat de protéines solubles, mais cause une moins bonne croissance staturo-pondérale qu’un allaitement au sein. Il s’agira donc de mettre en balance les bénéfices en terme fonctionnels et en terme de croissance staturo-pondérale dans les recommandations à venir.


Source : lequotidiendumedecin.fr