Y a t-il une différence entre un patient à la CMU et un assuré lambda ? Evidemment non, selon Michel Combier, qui ne veut pas distinguer l’un de l’autre. "Ces personnes ont des difficultés dans la vie, ils n'ont pas su ou pu organiser leur vie quelque part, il faut le comprendre. Mais cela ne fait pas d'eux des patients différents pour autant". Le généraliste toulousain ironise : "Mieux vaut un patient à la CMU qui vous sera remboursé, qu'un chèque en bois". Néanmoins, il remarque que "les gens qui ratent des rendez-vous sont plutôt des CMU-istes". "On n'est pas à la CMU parce que tout va bien", explique-t-il.
De la même façon, pour Claude Bronner, "la plupart consomme le système de santé comme les autres". Mady Denantes, elle, pense que s'il "n'y a pas plus de casse-pieds dans les bénéficiaires de la CMU qu'ailleurs, on accepte moins bien l'incorrection chez eux". Ce qui n'empêche pas Michel Combier de penser que "les bénéficiaires de la CMU picorent de la médecine. Ils sont généralement jeunes et n'ont pas besoin d'un suivi au long cours". Il considère même qu'il n'y a pas de différences dans le recours aux soins selon que l'on est bénéficiaire de la CMU ou non. Pour lui, les CMU-istes ne retardent pas les consultations. Le président de l'Unof émet seulement une réserve sur ceux qu'il appelle les "personnes en marge de la société" qui pour le coup auraient un recours des plus réduits.
En mars 2008, l’Irdes a quant à lui fait parler les statistiques. Son étude indiquait que nombreux sont les bénéficiaires de la CMU-C qui souffrent de troubles mentaux, de troubles du sommeil, de maladies du système nerveux, de l'oreille, de maladies infectieuses, de l'appareil respiratoire et de problèmes bucco-dentaires. L'Irdes affirmait en outre que les bénéficiaires de la CMU-C utilisent 2,3 fois plus de médicaments à visée psychiatrique et 6,76 fois plus de médicaments relatifs au système nerveux que le reste de la population.
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