Des ressources financières et humaines
Les 25 milliards d’euros consacrés chaque année à la prise en charge de la perte d’autonomie, dont un peu moins de la moitié est octroyée par l’assurance-maladie, rappellent l’urgence de trouver des ressources nouvelles pour venir en aide aux 1,2 million de personnes dépendantes. Les pathologies liées au vieillissement et le développement des maladies chroniques poussent à identifier de nouvelles ressources à la fois financières et humaines pour pallier les difficultés lorsque vivre plus longtemps impose une aide matérielle et un suivi médical et humain de tous les instants. C’est tout le sens du débat national sur la dépendance lancé en février dernier par Nicolas Sarkozy, qui insistait sur l’impérieuse nécessité de reconnaître « la gérontologie comme une spécialité médicale à part entière aussi valorisante et prestigieuse que les autres où les emplois ne doivent pas être considérés comme de petits boulots ou au rabais que l’on fait faute de mieux (…) ».
De nouveaux métiers pour soulager
Ces métiers du grand âge, qui ne connaissent pas le chômage, impliquent un investissement personnel, une chaleur et une patience spécifique qui permettent d’espérer que « l’homme sera une solution pour l’homme ». C’est ce que préconise le rapport sur les nouveaux métiers remis conjointement à Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Nora Berra en janvier dernier. Présenté par Laurent Henart, député de Meurthe-et-Moselle, le Pr Yvon Berland et la coordinatrice générale des soins de l’AP-HP Danielle Cadet, ce rapport pose les bases d’une nouvelle approche des ressources humaines en santé résolument fondée sur une meilleure reconnaissance des compétences de tous les acteurs. Au centre de leurs propositions, ces experts invitent à redistribuer les rôles « pour contourner la rigidité et les cloisonnements qui figent le développement d’une coordination encore plus étroite dans la prise en charge des personnes dépendantes ».
En préconisant une évolution culturelle des métiers de la santé, les auteurs de ce rapport estiment, par exemple, que certaines tâches qui ne relèvent pas du médecin devraient leur être épargnées. L’éducation thérapeutique pourrait être confiée à de nouveaux professionnels en santé de niveau intermédiaire qui deviendraient les relais du médecin dans ses activités non cliniques. Une délégation qui appelle un encadrement juridique clair. Aujourd’hui, un médecin qui transfère ou délègue de son propre chef certaines activités à un professionnel paramédical engage sa responsabilité pénale. Le transfert de compétences s’accompagne donc aussi de ses responsabilités qu’il reste encore à organiser.
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