« L’obligation vaccinale est d’un autre siècle, estime Daniel Floret, président du comité technique des vaccinations. Ce serait donner des armes aux anti-vaccinaux, qui pourraient brandir – non sans raison – la violation des libertés individuelles. La question de l’obligation vaccinale s’est posée lors de la pandémie
de grippe A cet hiver. Avec le recul, nous nous félicitons de notre réponse négative. »
La dernière des obligations vaccinales, le vaccin DTP, est-elle sur la sellette ? La France et l’Italie sont les deux dernier pays à la conserver. La décision de lever le caractère obligatoire du vaccin DTP reste politique et n’est pas d’actualité. Mais les scientifiques sont plutôt en faveur d’une simple recommandation. « Ma position est qu’il faudrait supprimer les obligations au profit de recommandations, confie Daniel Floret, mais sous couvert d’un consensus, de communication et de mesures telles que cette levée ne soit pas interprétée comme une défiance du corps médical et politique vis-à-vis des vaccins, ni ne soit suivie d’une chute de la couverture vaccinale. » La crainte est d’autant plus justifiée, que les vaccins utilisés sont combinés, entraînant un risque de chute de la couverture vaccinale globale. Selon l’enquête Nicolle,
10 à 20 % des médecins n’insisteraient pas forcément auprès des familles pour la poursuite de la vaccination DTP, en cas de suspension de l’obligation vaccinale.
Des sanctions purement théoriques
Les sanctions en cas de refus de vaccination DTP (3750 euros d’amende et 6 mois de prison pour la diphtérie…) n’ont jamais été appliquées. L’une d’entre elles est de ne pas accepter l’enfant non vacciné à l’école. « Là, l’obligation vaccinale et celle de scolarisation s’affrontent, expose Daniel Floret. Et le ministère de l’Education Nationale estime que la seconde l’emporte. »
Sur quels leviers agir alors pour sensibiliser la population sur le risque infectieux ? « En communiquant, en expliquant pourquoi des maladies qui semblent avoir disparu peuvent resurgir, certaines être potentiellement dangereuses… Mais le problème du respect des recommandations est avant tout celui des médecins, qui ont toute la confiance des patients. » Ainsi, si seulement 5% des Français sont idéologiquement opposés à la vaccination, 50 % des médecins s’interrogent sur la pertinence de certains vaccins...
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