Annabel Sanselme* : «Nous voulons exercer différemment »

Publié le 22/01/2010

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Son mode d’exercice ? Elle le voit plutôt en cabinet de groupe ou en maison de santé pluridisciplinaire. « J’aime la médecine de campagne, la relation médecin-patient y est, je trouve, plus épanouissante que dans les grandes agglomérations », explique la jeune femme qui a fait ses premières années d’études de médecine à Clermont-Ferrand. « En milieu rural, poursuit-elle, le médecin généraliste doit apprendre à gérer tout un ensemble de paramètres : « il y est plus difficile d’adresser spontanément, faute de place, les patients aux spécialistes. A nous de développer donc un nombre de compétences supplémentaires. Idem pour les urgences. En ville, le recours au 15, à SOS médecins ou aux ambulanciers est aisé. A la campagne, il nous faut apprendre à gérer l’urgence de façon différente, et ne pas hésiter, si le besoin est réel, à laisser sa salle d’attente, même pleine, pour un patient qui nous appelle pour un problème vital. Ce sont toutes ces réalités, que seule la pratique nous permet d’appréhender », poursuit Annabel Sanselme, qui milite pour le développement des stages de médecine générale dès le deuxième cycle et la participation aux tours de garde ambulatoires des futurs praticiens. Mais qui voit également d’un mauvais œil les orientations qui se dessinent en matière d’installation et de prescriptions. « Je suis plutôt hostile à la philosophie des récents Capi, la notion de paiement à la performance m’apparaît assez antinomique avec la pratique même de la médecine générale. Quant à des contraintes à l’installation dans les zones sous-dotées, je trouve le système contre-productif. Moi je suis attirée par l’exercice en milieu rural, mais si pas on m’y oblige. « Je ne pense pas que notre génération ait perdu la vocation, au contraire, mais il est vrai que par rapport à nos aînés, nous voulons exercer différemment». Une nouvelle manière de conjuguer liberté et responsabilité.

27 ans, en dernière année d’internat à Strasbourg