À l’occasion d’une conférence organisée par l’Organisation mondiale de la santé Europe (OMS Europe) et le ministère chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, les 31 pays de l’Union européenne présents ont signé une déclaration d’intention et s’engagent à intégrer la santé mentale dans toutes les politiques publiques.
L’Europe tout entière fait face à une situation critique dans ce domaine : une personne sur six présente un problème de santé mentale et parmi elles, un tiers ne reçoit pas le traitement dont elle a besoin.
Cette dégradation de la santé mentale est multifactorielle. Le Dr Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins cite l’éco-anxiété, l’instabilité économique, le pouvoir d’achat, l’accès à l’emploi et la géopolitique internationale comme causes majeures du mal-être des citoyens européens. « Si nous voulons agir, l’approche doit être transversale et porter sur l’ensemble des politiques publiques », explique-t-il à l’occasion d’un point presse.
Des actions qui se déclinent dans toutes les politiques publiques
Une approche intersectorielle, c’est le mot d’ordre de cette conférence. Ainsi 90 % des 29 pays européens interrogés par l’OMS ont déclaré travailler sur des politiques de santé mentale, nouvelles ou actualisées avec la participation des secteurs de l’éducation, des services sociaux, de la finance, de l’emploi, etc. « Une région forte, juste et saine ne sera pas construite par les seuls ministères de la Santé mais par nous tous, en nous serrant les coudes, au-delà des disciplines et des frontières », a indiqué le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.
À l’échelle nationale, la France compte décloisonner les actions et inclure tous les ministères concernés aux côtés de la santé. Le Dr Neuder énumère les principaux leviers : stabiliser l’accès au logement des personnes en grande précarité, former les professionnels de médecine scolaire et le corps enseignant au repérage, capitaliser sur les structures de ville préexistantes (CMP) en augmentant leur financement via les ARS, mobiliser le secteur du sport santé et travailler avec les publics vulnérables (milieux pénitentiaires et agricoles).
Un focus sur le numérique et les écrans
Les pays européens souhaitent s’impliquer en particulier dans la lutte contre les écrans, la sédentarité qu’ils entraînent et l’obscurantisme qui y circule en régulant l’accès et en modérant le contenu. Afin de protéger les plus jeunes, Yannick Neuder invite les sages-femmes et les professionnels de la petite enfance à sensibiliser les parents dès la maternité et au fil des 1 000 premiers jours. Concernant la protection des adultes, le gouvernement français envisage de travailler sur des politiques RSE avec les entreprises pour assurer le droit à la déconnexion, mis à mal par le télétravail.
« L’idée est de mettre en place des systèmes permanents et que les pays européens travaillent ensemble et s’inspirent mutuellement », précise Yannick Neuder. Et le ministre d’ajouter : « Le but est d’aboutir à des actions concrètes avec des positions fermes de la commission européenne. » Une opportunité sera le début de la présidence du Danemark à la commission au 1er juillet 2025, un pays qui a particulièrement à cœur ce sujet.
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