Santé des seniors

Le diabète pourvoyeur de troubles cognitifs ?

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Publié le 29/11/2021
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Avec l’allongement de l’espérance de vie des diabétiques, de plus en plus de données suggèrent que le diabète constituerait un facteur favorisant la survenue des troubles cognitifs et des démences. Plusieurs mécanismes physiopathologiques peuvent expliquer ce constat.

Crédit photo : GARO/ PHANIE

En France, la moitié des diabétiques ont plus de 65 ans et un quart dépasse les 75 ans. Au sein de cette population plutôt âgée, si la maladie diabétique en tant que telle ne peut précipiter la perte d’autonomie, elle peut y contribuer de façon indirecte à plusieurs titres. Que ce soit en favorisant l’émergence de complications elles-mêmes pourvoyeuses de dépendances (AVC, néphropathie conduisant à la dialyse, etc.), par le biais de la iatrogénie ou encore par les contraintes imposées par certains traitements.

Plus récemment, l’amélioration de la prise en charge des patients diabétiques âgés, en faisant régresser la mortalité, a fait émerger certaines complications méconnues jusque-là. « C’est ainsi que les troubles cognitifs et les démences sont devenues des complications préoccupantes du diabète en termes de santé publique », écrivent les auteurs de l’étude française prospective Gérodiab évaluant le lien entre équilibre glycémique et morbidité de patients diabétiques de type 2 de plus de 70 ans autonomes. Une méta-analyse de huit études prospectives soutient cette affirmation : c’est vrai pour la maladie d’Alzheimer avec un risque majoré de 39 % et pour les démences vasculaires avec un odd ratio de 2,38.

L’hyperglycémie chronique est responsable de la microangiopathie et de la macroangiopathie, elles-mêmes favorisées par l’HTA et la dyslipidémie. Il semblerait que l’hyperglycémie chronique et les fluctuations glycémiques soient aussi impliquées par l’intermédiaire d’une majoration du stress oxydatif, des produits avancés de la glycation, de la dysfonction endothéliale et de l’hyperosmolarité cérébrale. Les facteurs de risque cardio­vasculaires interviennent en favorisant les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et, en conséquence, les démences vasculaires. Les hypoglycémies ne sont pas en reste, facteur majeur de déficit cognitif. Enfin, l’insulinorésistance favoriserait, selon plusieurs travaux, les troubles cognitifs et les démences, et serait associée à̀ une atrophie du lobe temporal médian et à une altération des performances cognitives.


Source : Le Généraliste