« La fréquence des infections sexuellement transmissibles (IST) en général, et de l’infection par le VIH en particulier, est élevée et continue à augmenter chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, y compris chez les adolescents », constate le Conseil national d sida (CNS) dans un avis publié en janvier dernier.
« Au-delà d’une relative stabilité en population générale (notamment l’âge médian du premier rapport), on observe des évolutions des comportements et des pratiques à risque dans certaines sous-populations de jeunes (usagers de produits psychoactifs, HSH, publics en situation de précarité, etc.) qui posent des défis considérables aux politiques publiques », souligne le CNS. Un constat qui fait entre autres écho au dernier bilan de la syphilis en France du Pr Michel Janier présenté au mois de mars à l'Académie nationale de médecine. Réapparue à la fin des années 1990, la syphilis continue sa progression dans l’Hexagone et touche dans 90 % des cas, des patients homosexuels masculins. La situation est préoccupante et « les bonnes intentions dont se gargarisent les autorités de santé ne sont malheureusement pas suivies d’actions coordonnées et efficaces », déplore le Pr Janier.
36 propositions
D’une manière générale, l'offre de soins et de dépistage des IST reste peu adaptée et accessible aux jeunes de 15 à 29 ans tandis que l'enseignement de l'éducation à la sexualité est insuffisant, résume le CNS dans son avis assorti de 36 propositions pour tenter d’inverser la tendance. Parmi les pistes suggérées, l’amélioration de l'accès aux CeGIDD et aux centres de planification familiale ou la levée de l'obligation d'accompagnement par un adulte d'un mineur se rendant dans ces dispositifs. Des recommandations qui ont participé à l’élaboration de la stratégie nationale de santé sexuelle.
Approche globale
Présentée au printemps dernier par Marisol Touraine, cette stratégie vise à « placer l’éducation à la sexualité et à la santé sexuelle des plus jeunes au cœur de leurs parcours éducatifs en santé ». Elle prévoit notamment de « renforcer l’offre de prévention, de dépistage et de prise en charge en santé sexuelle autour des professionnels de premier recours », en particulier du médecin généraliste. « Cette stratégie apportera essentiellement de l’organisation et de la coordination entre les différents acteurs de la santé sexuelle. Celle-ci doit être abordée de façon globale, et non plus sectorielle en fonction des acteurs et des sujets », estime le Pr Patrick Yeni, président du CNS.
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