La vitamine E, ou plus précisément son isoforme principale, l’alpha-tocophérol, diminue la masse osseuse en activant la fusion des ostéoclastes et donc la résorption osseuse. La preuve* sur des souris modèles de déficit génétique en vitamine E et par la supplémentation.
On connaît le rôle central des vitamines A, D et K, liposolubles, pour le maintien de la masse osseuse. En ce qui concerne la vitamine E, un antioxydant liposoluble a priori protecteur contre l’artériosclérose et le vieillissement, ses effets sur le remodelage osseux étaient, jusqu’à cette nouvelle étude publiée dans « Nature Medicine », un mystère.
Fujita et coll. ont ainsi découvert que l’isoforme principale de la vitamine E, l’alpha-tocophérol, activait la fusion des ostéoclastes et par conséquent la résorption osseuse et, ce, indépendamment de son effet anti-oxydant. Des souris génétiquement déficientes en la protéine de transfert de l’alpha-tocophérol ont effectivement une masse osseuse élevée.
À l’inverse, lorsque des souris ou des rats normaux reçoivent une supplémentation en alpha-tocophérol à des doses comparables à celles que prennent de nombreux adultes (humains) nord-américains (1 000 mg/jour, la limite supérieure des apports conseillés aux États-Unis), les rongeurs perdent 20 % de leur masse osseuse en deux mois… La vitamine E sérique paraît bien un déterminant de la masse osseuse, via sa régulation de la fusion des ostéoclastes, au moins chez la souris. Si un apport excessif de vitamine E constituait un danger pour la santé osseuse de l’homme aussi, la hauteur des apports conseillés devrait être rediscutée.
* Fujita et coll., Nature Medicine, 4 mars 2012.
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