« Il y a urgence à faire passer le message auprès des généralistes, des urgentistes, des obstétriciens, des sages-femmes, des pharmaciens et du grand public : une femme enceinte asthmatique ne doit pas arrêter ses médicaments, insiste la Pr Cécile Chenivesse, cheffe du service de pneumologie et immuno-allergologie au CHU de Lille. Les études ont démontré l’innocuité des corticoïdes inhalés et des ß2-mimétiques inhalés. Même constat pour les grossesses sous omalizumab en raison d’un asthme sévère : le rapport bénéfice/risque du traitement reste très élevé (registre Expect) ». En ce qui concerne les corticoïdes oraux, ils doivent être prescrits lors des exacerbations à la dose et la durée habituelle.
Le pictogramme « Grossesse = Danger », apposé sur les traitements de l’asthme (en raison d’effets tératogènes observés chez les animaux lorsqu’ils sont donnés par voie orale et à hautes doses), est inadapté. Aujourd’hui, la délivrance des traitements de l’asthme diminue d’un tiers en cas de grossesse. Or c’est de l’asthme non contrôlé dont il faut avoir peur, non de ses traitements ! « Un asthme non contrôlé, source de poussées inflammatoires (exacerbations), augmente le risque maternel de diabète gestationnel, d’hémorragie pré et post-partum, de placenta prævia, de décollement placentaire et de rupture prématurée des membranes. C’est également un risque pour l’enfant à naître, avec davantage de retards de croissance, de petit poids de naissance, voire de malformations congénitales », rappelle la Pr Chenivesse. Une information systématique et un suivi mensuel de l’asthme pendant la grossesse, avec si besoin l’avis d’un centre expérimenté, doivent éviter cet écueil.
PID de la sclérodermie systémique
Les SMS du congrès SFNMI 2025
Congrès de la SNFMI 2025 : des cas pas si rares en médecine interne
Le pilotage de précision des grossesses sous immunosuppresseurs