L’entreprise Integrative Phenomics utilise le microbiote intestinal pour la nutrition de précision. « Nous sommes capables de modéliser l’activité du microbiome en l’utilisant comme facteur de lien entre l’alimentation et la santé de l’individu. Notre approche est personnalisée : elle tient compte de la variabilité de réponse à la prise alimentaire via le microbiome », indique Nils Giordano, data scientist chez Integrative Phenomics.
La nutrition de précision étudie la façon dont les individus réagissent aux aliments qu’ils consomment. Des méthodes telles que la génomique (science des génomes), la métagénomique (étude du microbiome) ou encore, la radiomique (analyse à grande échelle des données d’imagerie) permettent de quantifier les phénomènes induits dans l’organisme par l’alimentation.
Ces 20 dernières années, la recherche a en effet beaucoup avancé sur le microbiote. Le séquençage du métagénome a permis d’identifier des signatures, par exemple chez les individus obèses. « Ceux dont le microbiote est peu diversifié (peu d’espèces bactériennes différentes) ont une résistance accrue à l’insuline et répondent moins bien aux régimes », explique Jean-Daniel Zucker, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). De plus, une étude chez 2 000 personnes menée par la Pr Karine Clément, professeure de nutrition et directrice de l’unité Inserm Nutriomique, a montré que certaines molécules du métabolome, c’est-à-dire produites par le microbiote, ont des effets positifs ou négatifs sur l’organisme. Par exemple, plus le niveau d’imidazole propionate est élevé, plus le risque de diabète de type 2 est important.
Une base de données comme comparateur
La solution développée par Integrative Phenomics utilise un outil prenant en compte les aspects personnels (questionnaire sur le style de vie, l’alimentation, l’activité physique et le psychisme ; échantillons de selles) pour calculer des scores nutritionnels et modéliser les communautés microbiennes de l’intestin. Cela permet de simuler la façon dont le microbiote de l’individu réagit aux aliments qu’il consomme et de proposer des aliments lui permettant de développer un microbiote favorable à sa santé.
Concrètement, dans un premier temps, l’étude du questionnaire de la personne permet déjà d’avoir une idée de son style de vie et de son microbiome. En effet, Integrative Phenomics dispose d’une base de données rassemblant les questionnaires et microbiomes de 10 000 individus. « Cela nous permet de rapprocher, par similarité, le microbiome de la personne à celui d’un individu de notre base de données. Dans un deuxième temps, lorsque nous avons analysé les selles de la personne, nous pouvons augmenter la précision de l’analyse de son microbiome. En tenant compte de ses préférences alimentaires, nous pouvons alors lui proposer des recommandations nutritionnelles personnalisées », explique Nils Giordano.
Les outils d’Integrative Phenomics s’adressent aux professionnels de santé et aux industriels, comme l’entreprise Dietbon (www.dietbon.fr) qui s’appuie sur son expertise pour proposer un programme de nutrition personnalisée (Dietbon Optimum) aux personnes en surpoids ou en situation d’obésité.
D'après une conférence de presse de Dietbon
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