L’intérêt d’un traitement par testostérone chez l’homme diabétique

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Publié le 13/05/2025
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Le traitement à la testostérone améliore le désir sexuel et, dans une moindre mesure, la fonction érectile, des hommes (pré)diabétiques, sans lien entre les niveaux de testostérone et la fonction sexuelle de base. Les hommes âgés et ceux présentant un tour de taille plus élevé ou des symptômes dépressifs, ont le plus grand bénéfice.

Crédit photo : PHANIE

Cette étude s’est penchée sur l’intérêt, en complément d’un programme d’amélioration du mode de vie, d’un traitement par testostérone intramusculaire (testostérone undécanoate 1 000 mg/3mois, versus placebo), chez des hommes âgés de 50 à 74 ans à risque élevé de diabète de type 2 (selon l’HGPO), ou récemment diagnostiqués avec un diabète de type 2 (DT2), avec un suivi de deux ans (1).

Sur 1 007 participants, 792 (79 %) ont pu être analysés. Le traitement a amélioré les cinq scores de l’indice international de la fonction érectile (IIEF-15), avec des effets plus marqués sur le désir sexuel et la fonction orgasmique chez les hommes âgés, et sur le désir sexuel chez les hommes présentant les scores de dépression plus élevés. La réduction du tour de taille était associée à une amélioration de la fonction érectile, et les scores de dépression corrélés à une meilleure fonction sexuelle. L’amélioration de la fonction érectile et du désir sexuel a été observée chez 3 et 10 % des hommes, inversement liée à la fonction initiale plus importante chez les hommes jeunes et âgés respectivement.

Un traitement à réhabiliter

D’une manière générale, les endocrinologues restent frileux face au recours aux androgènes pour traiter les hommes âgés, y compris avec DT2. Pourtant, de nombreuses études en montrent l’intérêt global, quels que soient les taux sériques de testostérone (on rappelle qu’il ne convient pas de se référer à des normes selon l’âge, mais aux valeurs des sujets jeunes).

Mais les craintes persistent, sur le risque cardiovasculaire, de cancers, en particulier de la prostate (que rien ne montre).

Ici, l’étude ne décrit pas directement les effets secondaires spécifiques du traitement à la testostérone. Cependant, elle mentionne que 22 % des participants dans le groupe testostérone ont arrêté le traitement en raison d’une augmentation du taux d’hématocrite, ce qui est un effet secondaire connu.

(1) Wittert GA et al. Testosterone treatment and sexual function in men: secondary analysis of the T4DM (testosterone for diabetes) trial. J Clin Endocrinol Metab. 2025 Feb 10

Pr Serge Halimi, Professeur émérite, Université Grenoble-Alpes

Source : lequotidiendumedecin.fr