La chirurgie du pied et de l’hallux valgus est l’une des interventions les plus pratiquées en chirurgie orthopédique et l’une des plus pourvoyeuse de différents conflictuels entre le chirurgien et son patient. Il est estimé que, entre les mains chirurgicales les mieux qualifiées, les interventions reconstructrices de l’avant-pied génèrent près de 20 % d’insatisfactions parmi les opéré.es. Il est donc important d’en analyser les causes et les facteurs de risque.
Toutes sortes de problématiques peuvent être rencontrées après l’intervention : des douleurs, aiguës, chroniques et résiduelles, des raideurs, des métatarsalgies, des retards de consolidation, des déplacements secondaires, une correction insuffisante ou excessive. Il s’agit là des principales raisons de mise en cause éventuelle de l’action chirurgicale.
Les facteurs de risque peuvent être en lien avec le chirurgien ou l’opéré.e. La chirurgie percutanée ou le développement des interventions ambulatoires ne paraissent pas contribuer spécifiquement au risque.
Une démarche systématisée
Depuis la loi du 4 mars 2002, la physionomie de la relation patient/chirurgien s’est considérablement modifiée. Une information préopératoire, écrite et orale, signée et comprise par le patient, archivée dans le dossier du soignant, fait partie intégrante de la démarche de prise en charge. La compréhension et le respect des consignes postopératoires immédiates ou l’adhésion au programme postopératoire constituent autant de facteurs de réussite relatifs au résultat chirurgical. Le patient doit également être informé et conscient des facteurs de risque qui lui sont propres (tabac, immunodépression notamment), qui obligent donc à une plus grande prudence.
Du point de vue des praticiens, l’application et la traçabilité des recommandations admises d’antibioprophylaxie et/ou de prévention de maladie thromboembolique sont des pratiques légitimes ne relevant pas d’une médecine dite défensive. Il en est de même de la compliance, avec les routines systématiques de « check-list ».
Finalement, le mot d’ordre reste la traçabilité : traçabilité de l’examen clinique, des procédures, de l’information, des échanges avec le patient. C’est à cette seule condition que les rapports patients/chirurgiens seront plus clairs, plus sereins et par conséquent moins propices à l'apparition de contentieux.
D’après la conférence d’enseignement Sofcot 2021 du Dr Thierry Favier
Article précédent
La chirurgie orthopédique au cœur des enjeux fonctionnels pour le sujet âgé
Article suivant
Les fractures fémorales entre deux implants : un défi thérapeutique de moins en moins exceptionnel
Les SMS du congrès de la Sofcot
L’intelligence artificielle s’installe en chirurgie orthopédique
Les clés pour publier
La chirurgie orthopédique au cœur des enjeux fonctionnels pour le sujet âgé
Transparence pour la chirurgie de l’avant-pied
Les fractures fémorales entre deux implants : un défi thérapeutique de moins en moins exceptionnel
Le congrès de la reconstruction
Fauteuils : les épaules en pâtissent
Vigilance pour les tumeurs de la main
Fractures bimalléolaires du sujet âgé : la fragilité au premier plan
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?
Maintien des connaissances et des compétences
La certification périodique marque des points