La Société francophone de tabacologie a tranché : « La cigarette électronique est un outil important dans la prise en charge clinique des personnes fumeuses. » Du fait d’un « rapport risque-bénéfice favorable de l’utilisation de la cigarette électronique dans le contexte de l’aide au sevrage tabagique », elle peut être utilisée comme « outil de substitution nicotinique », y compris chez les patients hospitalisés, coronariens ou atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive. « Il existait un réel besoin d’un consensus, validé par la SFT, pour un débat apaisé et fondé sur les preuves », confie le Pr Jacques Cornuz (Université de Lausanne, Suisse), initiateur et coordinateur du consensus Delphi sur la cigarette électronique. Ainsi, la vape doit être considérée comme un outil efficace et transitoire pour le sevrage tabagique, tel que stipulé dans cet autre consensus atteint : « selon les données actuelles, la cigarette électronique est efficace pour le sevrage tabagique (abstinence de 6 mois ou plus). » « La cigarette électronique fait aujourd’hui partie de l’arsenal thérapeutique du sevrage tabagique, aucun doute là-dessus, renchérit le Pr Cornuz. La complexité réside dans le fait que, contrairement au bupropion, à la varénicline ou aux substituts nicotiniques, il n’existe pas de protocole standardisé : il y a autant de manières d’intégrer la vape dans le sevrage tabagique qu’il existe de vapoteurs ! Chacun utilise un dispositif, une concentration en nicotine et des arômes différents. L’objectif est d’accompagner une diminution progressive de la consommation, en laissant la personne choisir les doses dégressives, l’arôme et la manière qui lui conviennent. Le plaisir associé à l’utilisation doit être préservé. »
On peut associer vape et substituts
Parmi les autres consensus atteints, celui que « la cigarette électronique permet très probablement de réduire les risques (morbidité et mortalité) du tabagisme, à condition d’arrêter complètement la consommation de tabac » est central. « La double consommation peut se comprendre dans une phase transitoire de désaccoutumance, commente le Pr Jacques Cornuz, mais elle doit être temporaire. Plus que le nombre de cigarettes fumées par jour, c’est la régularité du tabagisme qui entretient le risque cardiovasculaire et respiratoire. Heureusement, dans la majorité des cas, les personnes finissent par abandonner complètement le tabac et ne continuent que la cigarette électronique. » En revanche, « il n’existe aucune ambiguïté sur la possibilité de l’association vape/substituts nicotiniques, souligne le Pr Cornuz. Il s’agit d’exploiter leur complémentarité, pour optimiser le sevrage tabagique. »
Le suivi continu des pratiques et des publications permettra d’adapter le consensus, dans un horizon probablement de quatre à cinq ans.
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