Les médecins spécialistes sont-ils désormais équipés en masques ?
Je reste révolté par la manière dont l'État a répondu à cette urgence en époque épidémique. Le canal de distribution des pharmacies était-il adapté à cette situation ? Faut-il comme professionnel de santé opter pour la pharmacie de gauche ou aller à celle de droite ? Il n'y a pas même de liste nominative dressée pour les pharmaciens. Comme la question est ici celle de la protection des personnes, le ministère de l'Intérieur aurait dû être chargé de cette distribution. Dans le Grand Est, certains spécialistes qui n'étaient pas équipés de masque n'ont pas accepté d'aller au casse-pipe. On peut parler de grande désorganisation. Un million de masques seraient nécessaires chaque jour. De plus, quelle doit être la réaction des Français lorsqu'ils regardent les reportages en Corée du Sud par exemple où tous les passants portent des masques ?
Les cabinets de consultation de spécialistes accusent-ils une baisse de fréquentation ?
Elle est la même que chez les médecins généralistes. Et peut atteindre selon les cabinets 90 % Dans la structure où j'exerce, on nous a demandé d'annuler tous nos programmes. Mais que se passera-t-il lorsqu'un patient porteur d'un adénocarcinome de l'œsophage par exemple relève d'une prise en charge chirurgicale ? C'est une intervention lourde qui nécessite 1 à 2 jours en réanimation. Or, les lits de réanimation sont réservés aux patients infectés par le CoVID-19. Pour répondre à ces questions et prioriser les cas, notre établissement a mis en place un comité d'éthique qui décidera en dernier ressort du bien-fondé des indications chirurgicales.
Quel est l'état d'esprit de vos collègues ?
Nous sommes tous solidaires. Afin d'aider nos confrères urgentistes mobilisés par l'épidémie, nous allons assurer des gardes d'urgence afin d'accueillir les patients CoVID-19 négatif. Nos collègues cardiologues nous conseilleront en cas de pathologie cardiaque par exemple. Bref, les médecins répondent présent à la crise sanitaire. L'heure n'est plus à la polémique mais bien à la solidarité.
À Gaza, le chaos laisse peu de place aux soins psychiques
Enfants de la guerre et psychotrauma : carnets de bord de spécialistes français
Fin de vie : l’Académie de médecine réitère son opposition à l’euthanasie
Un médecin sur trois déclare avoir été sujet à l’épuisement professionnel, selon une étude Odoxa-MNH