Le prélèvement à la source s'appliquera bien le 1er janvier 2019. Après dix jours d'atermoiements, Édouard Philippe a confirmé mardi le maintien de cette réforme délicate initiée par François Hollande, aujourd'hui très contestée par l'Union nationale des professions libérales (UNAPL).
L'organisation patronale, représentant les 1,2 million entreprises appartenant au secteur des professions libérales (dont 98 % sont des TPE), regrette une « occasion manquée ». L'UNAPL n'a cessé d'alerter le gouvernement sur les difficultés qu'entraînera à ses yeux l'application de cette réforme pour les petites entreprises.
Une ligne de plus, ce n'est pas rien
Selon le Dr Michel Chassang, président de l'UNAPL, « persister à confier le recueil de l'impôt à une entreprise est une mauvaise idée ». L'ex-patron de la CSMF précise qu'environ 60 000 médecins employeurs ont au moins un salarié et sont concernés. « Ces médecins vont devoir retenir sur la fiche de paie de leurs salariés le montant correspondant à l'impôt sur le revenu. En cas de contestation, ils devront l'expliquer. Les médecins vont devoir faire le travail de collecte des impôts sans aucune indemnisation », explique-t-il ce mercredi au « Quotidien ».
Pire. Cette obligation de prélèvement à la source risque d'entraîner des charges supplémentaires pour les praticiens employeurs. « Les médecins vont demander à leur expert-comptable de faire ce travail. Les honoraires de ces experts-comptables vont augmenter. Il faudra aussi payer les mises à jour des logiciels de paie dans les cabinets », martèle le Dr Chassang. « Pour une grosse entreprise, une ligne de plus sur la fiche de paie ne représente rien. Mais pour une petite entreprise, c'est une charge et une responsabilité supplémentaires », ajoute-t-il. Le message est clair : la réforme ne sera pas anodine pour les libéraux employeurs.
Pour faire remonter les dysfonctionnements, l'UNAPL appelle les professionnels à les signaler au service en ligne « SOS prélèvement à la source », mis en place par l'UNAPL en 2019. « Il va y avoir des bugs comme les erreurs de calcul », prédit le médecin.
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