Les professionnels de santé aiment leur métier mais… Ils ne le recommanderaient pas à leurs proches, selon le troisième baromètre* annuel sur le moral des soignants publié ce lundi 4 novembre par 360 medics, une application destinée aux professionnels de santé.
64,5 % des médecins interrogés ne recommanderaient pas à un proche de devenir soignant, 80,4 % des infirmiers et 75,6 % des aides-soignants font le même constat. Ces résultats sont en parfaite osmose avec le sentiment des carabins sur l'avenir de la médecine. Une enquête dévoilée la semaine dernière par l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) montre que 46,5 % des carabins partagent cette opinion.
Prestataire de santé
Le moral n'est donc pas au beau fixe chez les professionnels de santé. 66,8 % des professionnels interrogés déclarent être en souffrance physique et/ou morale. Plus précisément, 56,5 % des médecins se disent en souffrance, de même que 69,1 % des infirmiers et 79,7 % des aides soignants. En 2018, 54 % de médecins interrogés se déclaraient en burn-out.
Le regard des professionnels de santé sur l'avenir est particulièrement sombre : neuf sur dix (86,6 %) estiment que l'exercice ne va pas s'améliorer dans les dix années à venir. Les infirmiers sont les plus pessimistes (90,8 %), suivis des aides-soignants (86 %) et des médecins (75,3 %).
Sur le panel de médecins pessimistes, l'immense majorité redoute les conséquences de la réduction du personnel (85,1 %) et de la stagnation voire de la baisse des budgets (83 %) sur leur métier au quotidien.
96,1 % des médecins estiment enfin que la relation patient-praticien n'évoluera pas dans le bon sens et 92 % pensent que le patient verra de plus en plus le soignant comme un prestataire de santé.
L'impact des nouvelles technologies divise le corps médical. Un professionnel sur deux (49,1 %) se méfie des retombées de la téléconsultation, de l'intelligence artificielle ou de la robotique sur l'exercice professionnel.
En revanche, chez le peu de professionnels de santé optimistes (13,4 %), la relation patient-praticien sera positive : 49 % jugent que l'expertise du patient sur sa pathologie apportera un plus.
* Questionnaire auto-administré entre le 18 septembre et 11 octobre 2019 auprès de 6 956 soignants dont 47,7 % d'infirmiers, 17,6 % de médecins (hospitaliers, libéraux, étudiants, etc), 15 % d'aide soignants.
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