Depuis plusieurs semaines, les médecins ont accès à la liste de leurs patients non vaccinés contre le Covid-19. Au 11 août, près de 16 800 d'entre eux avaient fait une telle demande, selon la Caisse nationale d'assurance maladie. Après des débuts timides, où les demandes devaient être effectuées par mail - on en dénombrait 5 500 au 29 juillet -, la CNAM a ouvert un service en ligne intégré au portail amelipro. D'où une augmentation des demandes dans les premiers jours d'août.
Le Dr Jean-Louis Bensoussan a déposé sa demande et constaté que 15 % de sa patientèle n'était pas vaccinée, ce qui représente environ 130 personnes. « C'est satisfaisant car cela montre que mon discours est passé », estime ce médecin exerçant dans la région toulousaine. Il en a depuis « rattrapé une quinzaine » qui se sont fait vacciner.
Faire un état des lieux de la patientèle
Le praticien, également secrétaire général de MG France, juge cette démarche « utile car elle permet de faire un état des lieux ». Et de joindre des patients qui viennent moins régulièrement en cabinet, « souvent jeunes : cela permet de les appeler, de discuter, de les informer ».
Tous les médecins ne sont pas convaincus par la démarche. Sur Twitter, Jean-Jacques Fraslin (@Fraslin), médecin en Loire-Atlantique, confie ne « pas avoir vraiment envie de passer du temps à éplucher des listes et contacter les réfractaires ».
« Pas de temps à perdre avec les réfractaires », confirme le Dr Bensoussan, qui mise davantage sur les patients « qu'on ne voit pas souvent » et auprès desquels un travail de pédagogie peut s'avérer utile.
« Autre chose à faire que d'appeler 1 200 personnes »
Le Dr Michaël Rochoy, généraliste à Outreau (Pas-de-Calais), explique sur son blog (« le blog de Michaël ») que « les médecins généralistes ont autre chose à faire que d'appeler 1 200 personnes pendant dix-quinze minutes pour essayer de les convaincre ». Lui tient à jour une liste de ses patients pour savoir où ils en sont de leurs vaccinations. Il a pris pour certains des rendez-vous en centres de vaccination. Quand il dispose de doses dans son cabinet, il les propose logiquement aux « personnes qui veulent être vaccinées avant les personnes qui ne le veulent pas ».
« L'intérêt de cette liste, c'est de rétablir de l'égalité. Tout le monde n'est pas égalitaire face à l'accès à internet », explique le Dr Rochoy. La liste des non vaccinés « permet de cibler les personnes qui n'ont pas pu avoir cet accès, qui n'ont pas l'application Doctolib voire qui n'ont pas de smartphone ».
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