Plus de la moitié des médecins généralistes (MG) font des recommandations vaccinales différentes pour leurs patients que ce qu'ils font eux-mêmes pour leurs propres enfants, révèle une étude française sur l'hésitation vaccinale publiée dans « Clinical Microbiology and Infection » et soutenue par l'ESCMID, la société européenne de microbiologie clinique et de maladies infectieuses.
Dans cette étude réalisée en 2014, Pierre Verger et Céline Pulcini des universités d'Aix Marseille et Lorraine ont inclus 1 038 mg rapportant avoir au moins un enfant âgé de 2 à 25 ans.
Presque la moitié (47 %) disait avoir vacciné leur enfant contre l'hépatite B mais sans toujours recommander le vaccin à leurs patients. Des divergences comparables ont été observées chez 36 % des MG pour le vaccin ROR, chez 19 % à 28 % pour le vaccin méningocoque systématique et en rattrapage et chez 27 % pour le vaccin HPV.
Freins liés aux craintes des patients
L'analyse a permis d'identifier trois grands groupes : 37 % des MG sont cohérents avec des recommandations de vaccination à leurs patients identiques à ce qu'ils font à leurs propres enfants (groupe 1) ; seulement 3 % des MG ne recommandent pas la vaccination et ne le font pas à leurs enfants (groupe 3) ; 60 % des MG ont une attitude différente avec leurs patients d'avec leurs enfants (groupe 2).
Dans ce groupe 2, 100 % des enfants de MG ont été vaccinés mais les médecins vaccinaient leurs patients de façon inconstante. L'étude révèle que les médecins hommes, les praticiens exerçant seuls, ceux exerçant occasionnellement une médecine alternative et ceux non favorables à la vaccination en général avaient le plus niveau de discordance.
Selon les auteurs, les raisons à cet état de fait sont diverses : freins liés aux craintes des patients, non fondées scientifiquement mais entretenues par les médias ; coût financier ; inquiétudes quant aux risques liés à la vaccination ; objections religieuses ou philosophiques. Les auteurs pointent du doigt la responsabilité des médias, qui « instillent le doute sur de possibles effets secondaires et sur la défaillance du système de pharmacovigilance ».
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