Le plus grand moment de solitude que j’ai vécu dans l’exercice de la médecine. Je me rendais tous les jours à mon lieu de travail, murée dans le silence. La route était pour moi et la police. La détresse se lisait dans nos yeux, le regard en disait long, souvent maquillé d’un sourire d’empathie visible malgré le port de masque.
J’avais déjà activé la téléconsultation depuis début mars, et je rappelais systématiquement les patients avant de les recevoir. Malgré tout, j’avais la peur au ventre de contaminer mon conjoint, plus à risque. J’ai fait chambre à part. J’occupais le rez-de-chaussée et laissé l’étage à ma famille. J’ai été dans l’obligation de confiner ma femme de ménage en raison des risques Covid-19 et la corvée était pour moi.
Salomon me plombait le moral. Ce type d’élève brillant qui sait bien parler et faire une synthèse « théorique » car, malheureusement déconnecté de la vraie vie !
Mon premier patient Covid est âgé de 35 ans, ingénieur en travaux publics, a été testé en raison d’un état fébrile. Il a ensuite viré dans un état maniaque, délire avec persécutions et admis aux urgences psychiatriques où il a été interné pendant 3 semaines. Il va bien actuellement et a pu reprendre son travail.
Dieu merci, je n’ai pas eu de patients ou proches décédés du Covid, mais le fantôme hante toujours mes nuits.
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