Par le jeu des alliances, le Dr Valérie Briole, 51 ans, rhumatologue en secteur II est la première femme à conquérir la présidence de l'URPS francilienne. Et la spécialiste assume d'avoir formé un bureau sans la CSMF ni MG France.
Ce dernier syndicat a « tout accepté, sauf la revalorisation de la consultation de base ». « Plus il y a de forfaits, moins l'acte est valorisé c'est pourquoi les jeunes ne veulent pas s'installer », affirme-t-elle. Celle qui dirigea la coordination 75 en plein combat contre la loi Touraine s'apprête à livrer une autre bataille face à la désertification médicale. « Le dernier zonage montre que 67 % du territoire francilien est touché par les difficultés d'accès aux soins. 25 % des médecins ont plus de 65 ans ! C'est une urgence de favoriser l'installation des jeunes. » Sans rupture avec son prédécesseur, le radiologue Bruno Silberman (ex-CSMF, passé chez Avenir Spé-Le BLOC), la rhumatologue entend agir avec l'ARS et les élus locaux pour encourager les aides à l'installation et les étendre aux spécialistes, « les grands oubliés ». Mais hors de question de miser sur le salariat, synonyme « de la mort de la médecine libérale », prévient la secrétaire générale de l'UFML-S.
Les décisions concernant les modalités du service d'accès aux soins (SAS) en Île-de-France seront un vrai test pour l'URPS. Urgences, soins non programmés : « la place du médecin libéral, généraliste comme spécialiste, doit être sanctuarisée dans ce dispositif », tranche-t-elle. Pas question à ses yeux d'imposer un modèle unique d'organisation et de « pénaliser le médecin isolé qui n'appartient pas à une CPTS. »
Pour celle qui entama sa carrière en tant que praticien hospitalier, le renforcement du lien ville-hôpital est un autre enjeu. « Les internes de spécialité ne sont pas autorisés à aller faire leur stage en ville alors que leur maquette le prévoit. Il faut que ça change ! On veut les faire venir en libéral pour qu'ils voient notre travail et développer l'exercice mixte. J'en ai parlé au directeur de l'AP-HP. »
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