Trois ans d’exclusion de tous les établissements publics d’enseignement supérieur : c’est la sanction prononcée le 6 juin par la section disciplinaire de l’université d’Aix-Marseille à l’encontre de Nicolas W., ancien étudiant de la faculté de médecine de Tours, reconnu coupable d’agressions sexuelles sur deux étudiantes.
L’étudiant, qui a poursuivi son internat à Montauban (Toulouse), avait été condamné en mars 2024 à cinq ans de prison, assortis de trois ans de sursis probatoire, pour des faits commis entre 2017 et 2020. Cette peine avait été confirmée en janvier 2025 par la cour d’appel d’Orléans.
Mesure exemplaire
Saisie en septembre 2024 dans le cadre d’une procédure de dépaysement judiciaire, la section disciplinaire du conseil académique d’Aix-Marseille a estimé que ces faits portaient gravement atteinte à l’ordre, au bon fonctionnement et à la réputation de l’université. L’université tourangelle a salué une sanction « exemplaire ». « [Cette décision] confortera les actions des universités en matière disciplinaire pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, [elle] sera affichée dans les locaux de la faculté de médecine de Tours », indique l’institution.
En novembre, l’arrivée de cet interne en stage de radiologie au centre hospitalier de Carcassonne (qui dépend du CHU de Toulouse) avait provoqué un véritable tollé. Plusieurs syndicats hospitaliers s’étaient mobilisés pour protester contre sa venue. Pour garantir « le bon fonctionnement des établissements » et protéger la communauté hospitalière, l’ARS Occitanie avait finalement décidé de suspendre l’affectation de l’étudiant au regard de l’ampleur de la contestation.
L'université de Tours a réaffirmé son soutien indéfectible à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS) et affiché sa volonté d'agir avec fermeté contre ces agissements, notamment à travers son récent plan d'actions de lutte contre les VSS et le bizutage. « Ce plan vise à prévenir ces violences dans le cadre universitaire, responsabiliser leurs auteurs et complices et accompagner au mieux les victimes de ces actes », précise la fac.
À l'époque, malgré une première condamnation de l’étudiant en septembre 2020 à deux mois de détention provisoire pour des agressions sexuelles, l’université de Tours n’avait pas saisi sa section disciplinaire. Placé sous contrôle judiciaire et interdit de séjour en Indre-et-Loire, l’étudiant avait ainsi pu poursuivre ses études à Limoges dans l’attente de son jugement.
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