« Elle a failli pleurer quand ils lui ont dit que ce serait ok », raconte Vanessa Calderone, la mère de Gwen, une étudiante en PASS (parcours d’accès spécifique en santé) diagnostiquée d’un lymphome de Hodgkin trois semaines après la rentrée et contrainte de suspendre son cursus pour suivre ses traitements.
Après de longues semaines d’incertitude, c’est un véritable ouf de soulagement pour l’étudiante de 18 ans et sa famille. « Nous avons été reçus jeudi dernier par la faculté de Lyon qui nous a assuré que Gwen pourra être inscrite à la rentrée prochaine en PASS. On ne sait pas encore si ce sera un redoublement ou un transfert d’inscription. Mais le principal est qu’elle puisse suivre ses traitements sereinement, tout en sachant qu’elle pourra reprendre ses études », précise la mère de Gwen.
Éteindre le feu
À l’annonce de son cancer début octobre, sa famille avait rapidement fait une demande de ré-inscription en PASS pour la rentrée prochaine : le temps pour Gwen de suivre sa chimiothérapie. Si au départ le doyen avait engagé une procédure pour annuler l’inscription de la jeune femme, l’université, se basant sur la loi qui interdit les redoublements de l’année de PASS*, avait apporté une réponse nette et froide : « Il n’est pas possible de se désinscrire. Votre tentative est considérée comme consommée. »
« Les étudiants malades ne devraient pas avoir à se battre
Vanessa Calderone, mère de Gwen
Mais face à l’émoi provoqué, à la médiatisation de cette affaire et à la mobilisation, la faculté a décidé de faire marche arrière. « Si nous avons obtenu une solution, c’est uniquement parce qu’on a mis le bazar, souligne la mère de Gwen. La faculté a voulu éteindre le feu mais ça aurait pu en rester là. L’an dernier, aucune solution n’a été apportée à une étudiante atteinte d’une leucémie, regrette-t-elle. Les étudiants malades ne devraient pas avoir à se battre pour pouvoir étudier. »
Pour dénoncer cette absurdité réglementaire (code de l’éducation, article R631-1-1) qui ne prévoit aucune exception, Gwen et sa famille ont décidé de se mobiliser. « Même si ma fille a obtenu satisfaction, ce n’est pas le cas de tous les étudiants malades. Les choses doivent bouger et les députés, les sénateurs ainsi que le gouvernement doivent se saisir de la question », insiste Vanessa Calderone, qui a saisi plusieurs parlementaires sur la question. De son côté, Gwen, dont le rêve est de devenir kiné depuis la cinquième, a publié une vidéo devenue virale pour alerter de la situation.
La réforme du 1er cycle des études de santé prévoit deux chances d’accès aux études de santé sur trois années d’études. Si l’étudiant échoue en PASS il peut retenter sa chance en L.AS (licence d’accès santé). S’il choisit directement une L.AS, il pourra tenter sa chance deux fois entre sa première et sa dernière année.
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