Le Dr Vincent Sanchez vient de se prononcer, à l'issue de la quatrième procédure collégiale, en faveur d'un arrêt des traitements de Vincent Lambert, plongé dans un état végétatif depuis 2008 à la suite d'un accident de la circulation et hospitalisé au CHU de Reims.
La procédure collégiale qui a duré environ cinq mois, en dépit des tentatives juridiques (vaines) des parents pour y faire obstruction, a conclu à une « obstination déraisonnable », selon l'AFP.
« C'est un maintien artificiel en vie, il y a un corps qui souffre, le médecin le dit. Ça veut dire qu'on n'est pas sûr que Vincent ne ressent pas la souffrance », a déclaré François Lambert, le neveu de Vincent Lambert, qui est à l'origine de cette procédure collégiale. « Il est possible, il est envisageable que Vincent vive un calvaire depuis cinq ans », a-t-il ajouté. La décision d'arrêter les traitements « s'imposait », estime-t-il.
Recours des parents devant le tribunal administratif
Les parties défavorables à cette décision – les parents de Vincent Lambert – ont 10 jours pour déposer un recours, délai au-delà duquel l'équipe médicale pourra mettre en place l'arrêt des traitements.
Les avocats des parents, Me Jérôme Triomphe et Me Jean Paillot, ont d’ores et déjà annoncé leur intention de déposer un référé-liberté devant le tribunal administratif de Châlons. Selon un collectif intitulé « les amis de Vincent Lambert », « cette décision est en réalité une décision d'euthanasie ».
« Les décisions de justice traînent, prennent du temps, les parents de Vincent font leur travail de sape (...) On n'est pas à l'abri que le médecin s'en aille et que tout doive reprendre depuis le début », a commenté François Lambert, qui a toutefois qualifié le Dr Sanchez, arrivé début 2017, de « déterminé et très indépendant ».
La décision d'arrêt des traitements est similaire à la première, prise par le Dr Éric Kariger le 10 avril 2013 puis suspendue à la suite d'une saisie du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne par les parents. Depuis, deux autres procédures ont échoué : l'une en 2013 de nouveau conduite par le Dr Kariger et suspendue par la justice, la seconde en 2015, par le Dr Daniéla Simon, qui l'a arrêtée au motif que les conditions de sérénité requises n'étaient pas rassemblées – motif jugé ni légal, ni légitime par le Conseil d'État.
Par ailleurs, la Cour de cassation a jugé en décembre 2017 que seule Rachel Lambert était autorisée à demander le transfert de son mari vers un autre établissement de soins, une requête formulée par les parents qui remettent régulièrement en cause la prise en charge de leur fils au CHU de Reims.
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