Environnement : des besoins grandissants

Publié le 02/03/2020
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : AFP

De nouveaux thèmes de recherche en médecine du travail émergent. Parmi eux, les problématiques environnementales seraient amenées à gagner en importance. Suite à un décret publié en novembre 2019, les centres régionaux de pathologies professionnelles ont été renommés centres régionaux de pathologies professionnelles et environnementales. Leurs compétences en ont été élargies de fait.

À l’Université de Grenoble, déjà, un master spécialisé sur les liens entre santé au travail et environnement avait été créé. Dirigée par la Pr. Anne Maitre, la formation prépare les étudiants à devenir « des spécialistes dans l’étude de l’impact sanitaire des nuisances environnementales », selon le site du parcours. Plus précisément, ils se pencheront sur l’écotoxicologie et son évaluation.

Également responsable de l’équipe « Environnement et Prédiction de la Santé des Populations » du CNRS, la Pr. Maitre cite l’incendie de l’usine de produits chimiques Lubrizol, à Rouen, en septembre 2019, comme un exemple d'intrication des problématiques environnementales et professionnelles. « Les travaux environnementaux augmenteront. Nous l’avons vu avec Lubrizol, il y a une vraie nécessité à assurer une meilleure gestion des risques, en particulier dans les milieux industriels », confirme Pr. Jean-François Gehanno, PU-PH au CHU de Rouen.

« Les impacts environnementaux sont complexes à étudier, les facteurs d’exposition étant compliqués à isoler. Cette complexité augmente l’intérêt de ces questions susceptibles de rendre la médecine du travail plus attractive », réfléchit Pr. Marie-Pascale Lehucher-Michel, PU-PH aux Hôpitaux de Marseille (APHM). Les nouvelles technologies et leur impact sur la santé au travail donnent aussi lieu à de nouvelles pistes de recherche, notamment sur les nano-technologies ou l’électrosensibilité. La santé des auto-entrepreneurs ou les effets chroniques des faibles doses en toxicologie sont aussi de nouveaux terrains à défricher.

G.C.

Source : Le Quotidien du médecin