En se retranchant derrière les avis scientifiques pour expliquer les mesures de gestion de crise qu’ils ont arrêtées, les dirigeants politiques auraient-ils donné le pouvoir aux médecins, « quoi qu’il en coûte » à l’économie, au social ou à la culture ?
Deux réponses proposées au « Quotidien » diffèrent. L’historien Patrick Zylberman compare la pandémie que nous subissons à celles du passé. Il rappelle que les médecins ont toujours dû affronter des forces irrationnelles et, depuis peu, des phénomènes de politisation, mais il estime que ni hier, ni aujourd’hui, ils n’ont pris le pouvoir. Pour lui, en fin de compte, c’est le politique qui décide toujours.
À l’inverse, le philosophe André Comte-Sponville fustige un nouvel ordre sanitaire, qui surprotège les plus âgés et pénalise des jeunes qui sont, à ses yeux, les plus fragiles. Le philosophe dénonce la dictature sanitaire, qu’il baptise le « pan-médicalisme ». Un comble pour celui qui rappelle : «c’est le peuple qui est souverain, pas les médecins ! »