Hygiène de vie

Une société complice

Publié le 29/06/2012
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Chez le jeune, un aspect d’hygiène de vie doit être mis en exergue. D’autant que l’étude TODAY (Treatment Options for Type 2 Diabetes in Adolescents andYouth), publiée très récemment dans le NEJM, laisse deviner un avenir sombre pour ces jeunes diabétiques de type 2 dont la prévalence est en forte augmentation outre-atlantique. « Ils ont pu ainsi réaliser un essai de grande envergure sur une population âgée en moyenne de 14 ans » fait remarquer le Pr Valensi. Le diabète de type 2 chez l’ado américain est passé de 3 % à 50 % des diabètes nouvellement diagnostiqués et on peut se poser la question des complications pour un trouble métabolique inédit dans sa survenue précoce et dans sa durée prévisible.

Au cours de cet essai, la metformine n’a été efficace que pour 48 % des ados obèses et déjà diabétiques. Plus inquiétant, la modification du style de vie ajoutée à la metformine n’a pas fait mieux que la metformine seule, la perte de poids ne concernait que 31 % des patients et était la plupart du temps transitoire.

L’addition de la rosiglitazone à la metformine était un peu supérieure à la monothérapie mais il y avait encore 39 % d’échec du contrôle glycémique. Il semble que la physiopathologie du diabète de type 2 présente des particularités chez l’ado et que les interventions pharmacologiques doivent être plus musclées avec probablement un recours plus précoce à l’insuline. Le facteur le plus péjoratif était le niveau d’HbA1c.

Échapper à l’escalade médicamenteuse

L’éditorialiste interpelle les décideurs de santé publique pour inciter à un style de vie et une alimentation plus sains au lieu de s’engager dans la spirale sans fin de l’escalade médicamenteuse.

Kenneth Copeland, (Harold Hamm Diabetes Center, University of Oklahoma, Oklahoma City, Etats-Unis) co-investigateur de l’étude TODAY a indiqué lors du congrès : « Je crois qu’un des plus importants messages de l’essai Today est qu’il faut intervenir dans cette population au cours de la période à risque avant qu’ils développent le diabète de type 2. Les sujets à risque appartiennent aux minorités du plus bas niveau socio-économique et éducatif, ce sont le plus souvent des filles, ont tendance à être très obèses et ont un contexte familial de diabète de type 2. Je pense que ce diabète de type 2 de l’adolescent est le résultat d’une combinaison de l’alimentation, de la technologie et de la société sur un fond de prédisposition génétique ». En détaillant l’aspect technologique, l’investigateur a insisté sur les jeux vidéo, les gadgets électroniques et la télévision qui poussent les enfants à la sédentarité. La société est également à pointer du doigt car elle ne fournit pas d’infrastructures aux enfants pour jouer dehors en sécurité ou simplement pour aller à l’école en marchant, faute de trottoir ou d’espace piétonnier.


Source : Le Généraliste: 2611