Diverses études de cohorte montrent que l'obésité s'associe à une augmentation du risque d’asthme avec, selon certaines études, une relation plus marquée pour l’asthme non-allergique et chez les femmes. Dans une cohorte américaine, un IMC entre 30 et 35 multiplie par 2 le risque d'asthme, par plus de 4 au-delà de 40kg/m2. L'asthme de l'obèse est, par ailleurs, généralement plus sévère, plus difficile à contrôler, plus volontiers cortico-résistant et plus souvent associé à diverses comorbidités cardiovasculaires et métaboliques. Ces liens existent dès l'enfance d'où la nécessité de surveiller le poids dès le début de la maladie, quelques études ayant par ailleurs montré une amélioration de la symptomatologie avec la courbe de poids.
Une relation médiée par l'inflammation ?
L'obésité compromet la fonction respiratoire. « Elle réduit la capacité pulmonaire, majore les résistances des voies aériennes et la dyspnée à l'effort d’où une moindre activité physique qui entretient à la fois l'asthme et la prise de poids. La surcharge pondérale s'accompagne aussi fréquemment d'un reflux gastro-œsophagien, d'une hypoventilation avec hypoxie majorée en décubitus dorsal et de syndrome d’apnées du sommeil », constate le Pr Jean-Pierre Laaban (Hôtel-Dieu, Paris). D'autres éléments non mécaniques pourraient être en cause et on s'interroge en particulier sur l'existence de déterminants génétiques communs à l’obésité et à l’asthme.
Là encore, on incrimine l'inflammation de bas grade caractérisant l'obésité et qui pourrait favoriser l'inflammation bronchique ainsi que le rôle de certaines hormones adipocytaires. Chez les
personnes en surpoids, on constate, en effet, une augmentation de la leptine, élément immunomodulateur et pro-inflammatoire ainsi qu'une baisse de l'adiponectine, à effet anti-inflammatoire. Peu d’études ont été menées chez l’homme, mais il a cependant été mis en évidence chez les asthmatiques, dans un travail paru dans Metabolism, des niveaux élevés de leptine qui pourraient être bien corrélés avec l'augmentation du risque d’asthme non-allergique mais non avec celui d'asthme allergique.
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