10 à 20 % des femmes en post-partum ont, à différents degrés de sévérité, une insuffisance veineuse d’origine pelvienne. « Beaucoup l’ignorent d’ailleurs, remarque le Dr Jean-Pierre Gobin (Lyon) ancien président de la Société Française de Phlébologie, car il n’y a pas forcément de varices extériorisées. C’est là toute la difficulté du diagnostic de syndrome pelvien, qui peut se présenter sous plusieurs formes ».
Insuffisance veineuse, varices et reflux pelvien
Premier cas : une insuffisance veineuse classique, généralement aggravée au cours de la maternité, se dégrade progressivement pour donner des varices des membres inférieurs. Souvent, après la grossesse, elles sont associées à des reflux pelviens qui alimentent des varices vulvo-périnéales.
Syndrome pelvien isolé
Deuxième cas : « Les femmes se plaignent de douleurs diffuses pelviennes, de syndromes prémenstruels, de ballonnements, de sensation de pesanteur, de dyspareunies et, dans la moitié des cas, ces symptômes sont isolés c'est-à-dire sans varices de membres inférieurs, indique le phlébologue. Souvent, en les interrogeant, ces femmes disent qu’elles ont eu des varices pendant leur grossesse parfois même très précocement et elles se sont estompées voire ont disparu en post-partum. La douleur perdure et le médecin peut supposer qu’il existe bel et bien un syndrome pelvien ». Parfois, le diagnostic est plus aisé car ces veines - qui se sont développées aux dépens d’un réseau veineux pelvien hypogastrique- vont s’extérioriser à la face interne de la cuisse, des grandes lèvres, au niveau des organes génitaux. Le phlébologue intervient, en dehors de la grossesse, lorsqu’il y a des varices extériorisées, atypiques, au niveau du pelvis pouvant être en communication ou non avec les veines saphènes. C’est pourquoi il peut exister une incontinence des veines saphènes alimentées à partir de la veine fémorale commune mais par des varices pelviennes. En post-partum, ces varices pelviennes vont involuer parfois complètement mais peuvent tout aussi rester douloureuses de nombreux mois.
Quant au troisième cas de figure, il réunit les deux premiers : des varices des membres inférieurs alimentées par des varices vulvaires et périnéales associées à une symptomatologie pelvienne (ces reflux se situant au niveau des veines utéro-ovariennes gauches).
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