Le Généraliste. Quand on regarde les classements les plus significatifs de l’examen classant national 2009, votre faculté arrive dans le trio de tête. A quoi attribuez-vous ce résultat ?
Pr Alain Baglin. D’abord aux étudiants, car ce sont eux qui ont travaillé et passé l’épreuve. Même s’il n’y a pas de différences considérables entre les promotions, on a senti cette année une motivation et un esprit de groupe assez remarquables. Les bons résultats aux concours blancs nationaux les ont encore stimulés. C’est vraiment une victoire collective car il n’y a pas eu de résultats vedettes (le mieux classé est 11e et il n’y en a que 2 dans les 100 premiers). Bien entendu, il y a d’autres raisons que nous essayons chaque année de dégager.
Où en êtes-vous de votre réflexion ?
Pr A. B. On ne peut nier que notre résultat s’inscrit dans un contexte favorable aux facultés franciliennes : cette année, les 5 facs qui viennent en tête sont en Ile de France, qui en compte 7. Les raisons nous en sont données par les doyens de province : il suffit de les écouter et je pense que beaucoup de leurs arguments sont justes.Tout d’abord les moyens de formation (nombre d’enseignants, qualité de la recherche) y sont plus élevés. De plus, à côté de la formation facultaire, existent des formations privées, plus nombreuses et plus structurées. Enfin même les étudiants qui se destinent à la médecine générale ne sont pas sûrs de rester dans la région s’ils sont mal classés : ils doivent donc travailler plus qu’en certains endroits.
Vous développez par ailleurs une lecture critique de l’ECN…
Pr A. B. Ce n’est pas parce que l’ECN nous donne satisfaction en ce qui concerne les résultats, qu’il n’est pas exempt de vives critiques. Quand on a mis en place il y a quelques années la réforme de la 2e partie du 2e cycle (D2 à D4), sanctionnée par l’ECN, on nous a expliqué qu’il fallait non pas seulement faire apprendre la pathologie mais la faire comprendre. Le raisonnement devenait donc un outil majeur des décisions. A l’ECN on fait plancher les étudiants sur des dossiers cliniques pour voir s’ils ont compris un problème concret. Or les étudiants confirment que le jour du concours, il vaut mieux dire tout ce qu’on sait, même si cela ne concerne pas le cas précis étudié. En d’autres termes on a plus de chances d’être mieux noté quand on liste l’ensemble de ses connaissances sur le sujet, que quand on sélectionne les réponses en fonction de la compréhension du cas soumis, au risque d’oublier certaines données. Je pense qu’il faut effectivement repenser l’ECN.
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Pr Alain Baglin, doyen de la faculté de médecine de Paris Ouest
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