Pr Louis Monnier, Hôpital Lapeyronie, Montpellier

Plaidoyer pour des cibles d'HbA1C graduelles, adaptées à l'état du malade

Publié le 27/03/2009
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« Il faut sortir de la vision glycocentrique et s’atteler à une prise en charge globale. Chaque fois que l'on diminue l'hémoglobine glyquée de 1%, le risque de complication microangiopathique chute de 37% et celui de l'infarctus du myocarde de 14-15% (cf UKPDS). L'étude ADVANCE n'a pas montré de réduction du risque cardiovasculaire en faisant baisser l'hémoglobine glyquée (hormis la diminution de la progression des complications rénales) mais n’a pas const«até de surmortalité, c'est donc neutre sur les complications macrovasculaires, probablement parce que cet équilibre de l’HbA1c s’est fait plus progressivement que dans ACCORD. S'il est acquis que baisser la glycémie infléchit les complications macrovasculaires, sans aller trop loin sous peine d’obtenir l’effet inverse, à l’instar d’ACCORD, où les auteurs ont essayé de surnormaliser l'HBA1c en dessous de 6% à l'aide d'hypoglycémiants vrais. Même si ça n'a pas été dit explicitement, ils ont provoqué de ce fait des hypoglycémies nocturnes chez des patients en mauvais état vasculaire. Les recommandations américaines ADA préconisent un objectif de 7%, d’HbA1c contre 6,5% pour l'IDS et nationales. Or si 6,5% est tout à fait envisageable chez le sujet jeune, sans trop de complications cardiovasculaires, peu à risque d'hypoglycémie et à l’ancienneté du diabète relativement courte, à l'inverse chez le sujet âgé, porteur de complications cardiovasculaires, sous thérapeutiques génératrices d'hypoglycémies, on devrait viser plutôt 7%, voire 7,5% d’HbA1c. »


Source : Le Généraliste: 2483