Le cholestérol étant nécessaire au développement et au maintien des fonctions cognitives, certains médecins, patients et commentateurs de l’actualité médicale ont envisagé que l’abaissement du LDL par un moyen pharmacologique puisse être à l’origine de troubles cognitifs : perte de mémoire, difficulté de raisonnement, voire maladie d’Alzheimer.
En 2016, une analyse complémentaire de l’étude HOPE 3 ayant comparé une statine au placebo a montré que les fonctions cognitives évaluées par différents tests évoluaient de la même façon sous statine et sous placebo, et ce chez des sujets âgés de plus de 65 ans chez qui le LDL avait été abaissé de 0,25 g/l en moyenne et avec un suivi moyen de 5,6 ans.
Un sous-groupe de l’étude FOURIER
Dans l’étude FOURIER (cf. l'article: l'étude FOURIER et le LDL cholestérol), les investigateurs ont évalué les fonctions cognitives dans un sous-groupe de 1 204 patients traités par évolocumab ou placebo. Cette étude complémentaire spécifique a été dénommée EBBINGHAUS (Evaluating PCSK9 Binding antiBody Influence oN coGnitive HeAlth in high cardiovascUlar risk Subjects).
Plusieurs méthodes d’évaluation ont été utilisées et les évaluations ont été effectuées avant la mise sous traitement puis à la fin de l’étude. La principale a été un test de fonctions cognitives dénomné CANTAB (Cambridge Neuropsychological Test Automated Battery) et le critère principal était une fonction spécifique évaluée par ce test (le travail de mémoire spatiale et de fonction exécutive) fournissant un score avec une hypothèse de non-infériorité (marge : 20 %).
Une autre évaluation fournie par ce test (travail de mémoire spatiale entre les erreurs) était le critère secondaire, et l’évolution des fonctions cognitives ressentie par le patient et perçue par le médecin a aussi été évaluée.
Des résultats rassurants, même pour des taux très bas de LDL
Quel que soit le critère évalué, à 2,2 ans de suivi moyen, la non-infériorité a été démontrée (p < 0,001 pour le critère primaire) et/ou il n’y a eu aucune différence entre les patients sous évolocumab et les patients sous placebo. Ainsi, il n’y a pas eu de différence entre les groupes comparés en termes d’altérations cognitives telles que perçues par les patients ou par les médecins.
Plus encore, chez les patients sous évolocumab dont le LDL a été inférieur à 0,25 g/l sous traitement, il n’y a pas eu de différence dans le résultat au test entre l’inclusion et la fin de l’étude.
Giugliano RP et al. 66 th Annual Scientific Session. Late-Breaking Clinical Trial March 18, 2017
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