Le Généraliste. Quelles sont les revendications et la plate-forme de propositions de votre association ?
M’H. S. Nous voulons que l’Etat reconnaisse l’autisme de la même manière que l’OMS et abolisse les classifications françaises des troubles de l’enfant et de l’adolescent. Une telle approche changerait tout et avec cette reconnaissance de la maladie, on pourrait cibler les bons traitements et proposer un meilleur accompagnement des personnes atteintes d’autisme. Nous demandons également à ce que l’autisme soit reconnu comme grande cause nationale.
Vous lancez également un appel aux médecins traitants…
M’H. S. Ils ont un rôle primordial, celui du dépistage précoce. Nous aimerions que dans le cursus de formation initiale des médecins généralistes et des pédiatres, il y ait une formation spécifique au dépistage précoce. Parce que la première personne à qui s’adressent les parents d’enfants malades, c’est bien sûr le pédiatre ou le généraliste. Et si ce dernier n’a pas d’information ou n’est pas sensibilisé au sujet de l’autisme, il ne saura ni le diagnostiquer, ni le dépister, ni orienter ces parents vers des spécialistes appropriés. Il faut savoir qu’aujourd’hui les enfants autistes ne sont pas soignés. Quand ils ont mal au ventre ou mal aux dents comme ils ne peuvent pas l’exprimer, le médecin est handicapé face à cette difficulté de communication. En outre, certains enfants ne supportent pas tel ou tel goût ou se refusent à avaler un comprimé. Il est fondamental de disposer d’outils qui permettent aux parents et au médecin de dialoguer, de façon à ce que ce dernier puisse proposer le médicament le mieux adapté à l’enfant.
Sur le volet de l’éducation, comment scolariser et socialiser un enfant autiste ?
M’H. S. Il faut bien comprendre, qu’avec un diagnostic précoce réalisé à l’âge de deux-trois ans, tous les enfants quelque soit leur degré d’atteinte d’autisme, peuvent tous aller dans le milieu scolaire classique. Les enfants légèrement atteints pourront être scolarisés à six ans, en classe de CP, normalement. D’autres auront une scolarisation au CP à six ans aussi, mais seront accompagnés en permanence d’une auxiliaire de vie scolaire. Enfin, les cas les plus sévères seront scolarisés dans des classes spécialisées, structurés pour eux, comme ce que nous réalisons avec nos « futuroschools », et intégrer les classes ordinaires en plus, au fur et à mesure de leur développement social. Ce qui n’est pas le cas maintenant.
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