Quelles sont les préconisations de la Mutualité pour améliorer la pharmacovigilance en France ?
La pharmacovigilance, en France, souffre de deux maux. En premier lieu, les études pharmaco-épidémiologiques, qui doivent permettre de détecter des signaux faibles sur des produits à large diffusion, sont trop peu développées. Il faudrait donc s’appuyer sur l’institut national de veille sanitaire (INVS) qui possède une réelle expérience dans ce domaine, pour combler notre retard. En second lieu, il est indispensable d’impliquer davantage les professionnels de santé dans la pharmacovigilance ; notamment lorsque des signaux faibles ont été repérés par des études de pharmaco-épidémiologie. Outre les pharmaciens, qui ont un rôle de premier plan à jouer avec le développement du dossier pharmaceutique, je pense, bien évidemment, aux médecins généralistes.
Comment peut-on impliquer davantage les médecins généralistes ?
Le cadre conventionnel me semble parfaitement adapté pour encadrer la pharmacovigilance. Par le biais de ce dispositif, les généralistes pourraient en effet être incités à exercer une réelle vigilance. A l’image des CAPI, un certain nombre de dispositifs médico-économiques permettent aujourd’hui d’instaurer une véritable obligation de pharmacovigilance. En outre, le cadre individuel présenterait un double intérêt : d’une part, donner un signal fort aux professionnels de santé en leur expliquant qu’ils ont un rôle central à jouer dans la pharmacovigilance ; d’autre part, instaurer un dispositif qui leur permette à la fois de répondre à cette exigence et de les motiver à s’impliquer dans la pharmacovigilance.
L’instauration d’un codage des pathologies peut-elle contribuer à renforcer la pharmacovigilance ?
Indubitablement ! Aujourd’hui, un certain nombre de médicaments sont prescrits, dans une proportion non négligeable, hors AMM. Dès lors qu’un codage des pathologies sera instauré, il sera plus aisé de vérifier s’il n’existe pas certaines déviances dans la pratique quotidienne des médecins. A charge ensuite aux délégués de l’Assurance-maladie de dialoguer avec les praticiens concernés pour comprendre les raisons des prescriptions hors AMM. Toutefois, il faut avoir à l’esprit qu’aucun progrès ne pourra véritablement voir le jour sans une vigilance accrue sur les indications au moment de la demande d’AMM.
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« Le cadre conventionnel permettrait d’impliquer davantage les généralistes »
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