Contrairement aux idées reçues, les adolescents n’hésitent pas à pousser la porte des cabinets médicaux! Avec les infirmières scolaires, les généralistes sont les professionnels de santé les plus sollicités, 80% des adolescents ayant vu leur médecin traitant au moins une fois dans l’année. Les motifs de consultations sont le plus souvent ponctuels et d’ordre somatique. Pour autant, chaque rencontre avec un adolescent peut être l’occasion d’aller plus loin comme le souligne le Dr Patrick Alvin.
Pionnier de la médecine des adolescents en France, ce pédiatre du Kremlin Bicêtre signe au travers de son livre « L’envie de mourir, l’envie de vivre, un autre regard sur les adolescents suicidants »*, un plaidoyer pour « une démarche proactive » envers les adolescents. En s’appuyant sur l’exemple des jeunes suicidants, il invite les médecins de première ligne à réinvestir la prise en charge des adolescents dans leur globalité. Et dénonce la psychiatrisation à outrance qui tend à replacer la santé des adolescents dans le seul champ de la santé mentale et à en faire une affaire de spécialiste.
Dans ce contexte, « on s’aperçoit que beaucoup de médecins restent sur la défensive envers les adolescents et ont facilement recours au psychiatre ». Pourtant « est-il vraiment concevable de s’occuper d’adolescents sans être prêt à discuter un jour, le stéthoscope autour du cou de tristesse, de colère, d’idée suicidaires ou de tentatives de suicide » interroge Patrick Alvin. Plus qu’une activité de dépisteur, il défend une culture de l’inventaire qui s’intéresse aux multiples facettes de la vie de chaque adolescent.
Dans cet esprit, l’utilisation de questionnaires de préconsultation peut être précieuse. « Modus operandi d’une rencontre utile entre médecin et adolescent » ces outils sont généralement bien accueillis par les jeunes patients. Celui utilisé à Bicêtre vient d’être diffusé largement par l’Inpes.**
**« Entre nous» Outil d’intervention en éducation pour la santé des adolescents ; www.inpes.sante.fr
Article précédent
Observance : ni mieux ni pire
Observance : ni mieux ni pire
« La médecine de l’adolescent n’est pas une affaire de spécialistes »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature