L’événement remonte à il y a une quinzaine d’années, mais le Dr Dominique Hérault ne s’en souvient encore : « j’ai vu apparaître les femmes médecins », raconte ce généraliste de 60 ans, qui exerce dans un pôle de santé à Renazé, en Mayenne. Tout a commencé en 1995 : la femme de son nouvel associé n’est pas secrétaire mais… médecin ! « Elle s’est installée dans le village à côté avec une consœur. Elles partageaient le cabinet, elles travaillaient à mi-temps et étaient là un mercredi sur deux, » raconte-t-il.
En 2004, c’est à sa porte qu’une jeune femme médecin vient frapper et, au moins au début, ça n’a pas été évident : « elle est tombée rapidement enceinte. Elle a demandé à travailler à mi-temps avec des horaires classiques, 9h30-18h30, alors que nous restions jusqu’à 20h ! Elle ne faisait pas de gardes la nuit mais seulement le week-end, du coup, il fallait compenser pour assurer la PDS… »
« Elles ont fait évoluer la profession »
Dans ce secteur, situé au sud-ouest de la Mayenne, la moitié des 15 médecins installés va bientôt partir à la retraite et Dominique Hérault craint que les nouvelles habitudes nées avec la féminisation puissent affecter négativement une offre de soins déjà limitée : « à l’heure actuelle la situation est équilibrée, mais à terme il faudra plus de praticiens pour assurer la continuité des soins ». Loin de déplorer le mode d’exercice au féminin, le généraliste reconnaît volontiers que les jeunes femmes médecins généralistes ont fait « évoluer la profession » vers un équilibre travail - vie de famille plus saine. Et surtout, l’exercice en pôle de santé a facilité la répartition des tâches : « en groupe, se relayer et organiser un rythme de gardes adapté aux besoins de chacun est plus simple qu’en cabine individuelle. En plus, on bénéficie d’un secrétariat pour l’administratif ».Ainsi cette mère de 2 enfants en bas âge pourra, dès cette année, participer aux gardes et rester, un jour par semaine, jusqu’à 20h.
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