Avec les nouveaux critères IADPSG, il y a plus de diabètes gestationnels découverts. Mais pour quelle prise en charge ? Ces seuils IADPSG seront-ils adoptés à l’unanimité en France ?
« Nous présenterons les nouvelles recommandations, avec les nouveaux critères diagnostiques, concernant le diabète gestationnel le 8 décembre au Collège National des Gynécologues Obstétriciens. Il est certain que la France ne va pas se démarquer et nous adopterons ces critères. La vraie question est : les appliquerons-nous stricto sensu ? L’une des problématiques est que le nombre de patientes diagnostiquées va alors augmenter. Le Dr Hadden le confirme dans l’étude HAPO : la prévalence du diabète gestationnel progresse, est population-dépendante, avec une grande variabilité selon les pays étudiés. En France, il existera aussi des écarts de prévalences selon les régions, corrélé au degré d’obésité. Ensuite, les deux autres études présentées au congrès EASD confirment que ces femmes nouvellement dépistées avec les critères IADPSG, ont effectivement des complications obstétricales et des paramètres métaboliques les exposant à des risques. Du moins sur le court terme car en post-partum immédiat, l’étude autrichienne prospective n’a pas cependant constaté de différences du point de vue de la tolérance glucidique.
Les obstétriciens sont sensibilisés aux conséquences à court terme : c’est-à-dire les césariennes, les dystocies de l’épaule, les macrosomies avec par exemple une prévalence accrue de 6.1 % dans l’étude autrichienne. Les diabétologues sont en revanche intéressés par le risque à long terme, car cette population est à très haut risque de devenir diabétique, et donc c’est pour nous la première fois que l’on peut identifier une population à risque et peut-être proposer des actions de prévention du diabète.
Quel est l’intérêt d’un dépistage systématique, étant donné la lourdeur du screening avec ces critères-ci ?
On s’attend à une prévalence aux alentours de 16 %. Actuellement la prise en charge repose sur la diététique, l’autosurveillance, l’insulinothérapie. Le diagnostic de diabète gestationnel selon IADPSG est posé si au moins une valeur sur les trois est égale ou supérieure à l’un de ces seuils. Devrons-nous prendre en charge celles qui n’en ont qu’une seule de manière identique à celles qui ont deux ou trois valeurs au delà des seuils ? Impossible de répondre pour l’instant. Ces recommandations n’ont pas tranché en faveur d’un dépistage systématique ou adapté aux facteurs de risque.
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