Si le rapport d’Elisabeth Hubert tarde à être dévoilé, ce n’est pourtant pas les propositions qui manquent. Après les Etats généraux de l’Offre de soins (avril 2008, une grosse vingtaine de propositions dont la plupart à tiroirs), le rapport de Michel Legmann, président du CNOM (avril 2010, 14 thèmes de propositions), les idées CSMF/SMF réunies dans un éphémère « Comité pour l’avenir de la médecine libérale » ou CALM (septembre 2010, 100 propositions) et les recommandations interprofessionnelles du CNPS (octobre 2010, 55 propositions), le catalogue compilé commencent à être plus épais que le bottin.
Résultats de ce mouvement de cogitation en tous sens : une idée apparue chez les uns, comme les « contrats santé solidarité » pensés alors comme volontaires par les EGOS, se retrouve bonne à jeter dans le rapport Legmann, puis clairement à enterrer pour les derniers (CSMF/SMF). La définition du « premier recours », pierre angulaire pour les EGOS, sera zappée dans le rapport Legmann et revue et corrigée par le CALM (tous les spécialistes sont susceptibles d’intervenir en premier recours et la médecine générale peut aussi se concevoir en deuxième recours).
De savoureuses lapalissades
On n’échappe pas non plus, dans ce type de catalogue, à quelques lapalissades savoureuses du genre « la bonne santé de la population est une plus value pour la société et l’économie du pays » (100 recommandations du CALM), « redonner aux médecins libéraux une capacité d’initiative peut réactiver leurs motivations » (rapport Legmann) ou « pour inscrire les changements à promouvoir, il faut prendre acte des nouvelles attentes et des contraintes en présence » (document de synthèse des EGOS).
Plus sérieusement cette abondance de propositions aussi diverses que variées montre la capacité de la profession à réfléchir sur elle-même. Certaines idées-forces traversent tous ces rapports dont les auteurs ou les inspirateurs peuvent être adversaires par ailleurs : l’exercice de la médecine générale doit être promu en particulier pendant les études, la protection sociale du médecin libéral doit être améliorée, l’installation doit être facilitée via un guichet unique, la création de nouveaux métiers ou de nouvelles fonctions pourrait libérer du temps médical, l’inflation de la paperasserie doit être stoppée, l’exercice de groupe, y compris avec d’autres professionnels, doit être encouragé mais non imposé. De même, le développement des maisons de santé doit être cohérent avec les besoins de soins et répondre à un cahier des charges, les soins doivent être mieux coordonnés autour du patient, a fortiori le patient chronique ou hospitalisé, les modes de rémunération des médecins doivent être diversifiés tout en gardant un paiement à l’acte majoritaire. Après tous ces examens redondants, le Dr Hubert pourrait enfin poser un diagnostic définitif sur la médecine de ville.
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